Passe d’armes ! « Je ne pensais pas qu’on verrait un jour le canon d’une kalachnikov en face de nous », lâche Charles Compagnon (opposition centre droit) devant les caméras de Ouest-France, après la fusillade de Villejean. Réplique immédiate de Nathalie Appéré, maire de Rennes : « Ce n’est pas une kalachnikov, en l’occurrence. » L’échange est bref, mais révélateur : entre les deux élus, ce n’est pas l’amour fou. En revanche, on ne savait pas que Nathalie Appéré avait des connaissances pointues en armement…
En ligne de mire. Thomas Rousseau, candidat aux municipales des Républicains, salue l’adoption de la loi contre le narcotrafic portée par Bruno Retailleau. Il en profite pour fustiger les Socialistes. « À l’échelle de Rennes, Mme Appéré fait le choix de soutenir l’extrême gauche NFP au travers de son appui à Olivier Faure. La même extrême gauche qui s’oppose à cette loi sur le narcotrafic et qui propose à l’Assemblée la restriction de la possibilité de défense de nos forces de l’ordre. » Conséquence, Thomas Rousseau l’accuse d’un « choix contre nature », avec des « conséquences négatives pour la sécurité des Rennais ». À un an des municipales, les positions se durcissent.
« Il vaut mieux être numéro deux d’une liste qui gagne, que numéro un d’une liste qui perd», confie le modem.
En pôle position. Marie-Pierre Vedrenne (députée européenne) et Nicolas Boucher (conseiller municipal) prennent la tête de la campagne MoDem pour 2026 à Rennes. Toutefois, tous deux ne semblent pas vouloir partir seuls ! Ils veulent une alliance avec Renaissance et Horizons. « Un souffle d’espoir pour Rennes », promettent-ils. Sauf que… « L’Espoir rennais », c’est justement le nom du mouvement de Thomas Rousseau. Coïncidence ?
Frères d’armes ? « Nous prenons acte de la volonté de certains partis centristes de s’unir entre eux », explique Thomas Rousseau, les Républicains. Lui voit plus grand. « C’est une démarche utile, mais insuffisante pour impulser une proposition d’alternance. Après avoir très largement rassemblé à droite, le groupe “Espoir Rennais” entend dépasser les étiquettes politiques pour construire l’après-Appéré. » Le candidat annonce une plateforme programmatique nourrie par une consultation de 5 000 Rennais qui servira de socle pour bâtir un projet de rupture pour Rennes. « Nos idées de droite — armement de la police municipale, écologie de bon sens, désendettement, prospérité économique, fin du wokisme et lutte contre le communautarisme sont maintenant plébiscitées dans la capitale de Bretagne. Notre formation politique sera indispensable à l’alternance. » L’union attendra.
Le RN fait les yeux doux à Rousseau ! Thomas Rousseau serait favorable à un « large rassemblement » pour les municipales de l’an prochain. Cette ambition n’est pas sans faire réagir le RN. « Malgré son apparente volonté de regroupement, nous déplorons que nos échanges, qui se poursuivent, avec Thomas Rousseau restent pour le moment infructueux. Il est en effet temps de dépasser nos étiquettes politiques pour construire l’après-Appéré et bâtir l’alternance dont Rennes a grand besoin. » Petit rappel : le RN a fait 12 % à Rennes aux dernières législatives. Les Républicains, eux, 4 %. De là à imaginer une alliance… disons que les ponts ne sont pas encore jetés.
Nathalie Appéré fait les yeux doux aux verts. « J’ai cosigné avec plusieurs collègues maires de villes, une lettre ouverte à François Bayrou. J’y affirme une conviction forte : l’urgence écologique appelle une véritable bifurcation, un changement de modèle, et non des ajustements à la marge », explique-t-elle sur Facebook. « À Rennes, l’égalité est notre boussole. Et la transition écologique et démocratique est une méthode pour y parvenir. Elle suppose une transformation profonde de nos manières d’habiter, de produire, de se déplacer — avec plus de sobriété, de justice, de cohésion, de participation citoyenne. » Reste à voir si cela suffira à élargir sa base… ou si l’écologie ne devient qu’un outil stratégique de plus.
Faut-il tenir sa langue ? « Des panneaux bretons sont installés en plein pays gallo, sans gallo », regrettent les Jeunes macronistes. « Pourtant, le dernier rapport sociolinguistique de la Région Bretagne démontre que la langue de Haute Bretagne souffre d’un manque de visibilité. Les Jeunes Avec Macron 35 demandent aujourd’hui à ce que le gallo figure prioritairement sur les panneaux bretilliens. » Au moins ici, on parle encore de vraies langues et pas de la… novlangue.