Face aux inondations qui frappent l’Ille-et-Vilaine, François-Noël Buffet, ministre chargé de l’outre-mer et Françoise Gatel, ministre déléguée de la Ruralité, se sont rendus sur le terrain ce mardi 28 janvier. Aux côtés de la maire de Rennes, Nathalie Appéré, ils ont constaté l’ampleur des dégâts et répondu aux nombreuses questions des journalistes, faute de quelques riverains.


Le ministre Buffet avec au menu les crues et les intempéries
Devant un Jardin de la Confluence submergé, Nathalie Appéré a tenu à rappeler la gravité de la situation. « La montée des eaux a été très rapide ce week-end et singulièrement importante. Les évacuations ont concerné des personnes fragiles, vulnérables ou sinistrées. Il s’agit de résidents dont les logements risquent de se retrouver totalement isolés ou sont hors service. » À Rennes, une centaine d’habitations ont ainsi été évacués. « Des précautions particulières ont été prises pour certains établissements sensibles, notamment la Maison Saint-François sur le canal Saint-Martin, qui risquait l’isolement. Les résidents ont été relogés temporairement à l’étage. »
Si le niveau de l’Ille semble s’être stabilisé, la Vilaine inquiète encore. « En amont, les bassins tampons ne fonctionnent plus parce qu’ils sont pleins. Or, nous ne sommes pas encore au pic dans l’est de la ville. Nous pouvons connaître une montée significative. » Un constat qui soucie l’édile. « Sur les secteurs de la Confluence et en aval de la Vilaine, des personnes supplémentaires pourraient être impactées. Nous les invitons à se protéger et à retirer des parpaings auprès de nos services. »
C’est plus de 10 000 personnes qui sont impactées sans être forcément directement sinistrées. » Nathalie Appéré.
Malgré une accalmie temporaire, la prudence reste toujours de mise. « Il ne pleut pas aujourd’hui, mais la pluie est prévue demain, peut-être en moindre quantité que redouté. Le pic, lui, est plutôt attendu 48 à 72 heures après les dernières précipitations. » Aux côtés de la maire de Rennes, le ministre François-Noël Buffet a insisté sur le caractère exceptionnel de cet événement. « C’est une situation tout à fait inhabituelle, qui manifestement dépasse l’histoire connue en matière d’inondations sur le territoire. » Si l’État assure son soutien, le représentant de l’Etat appelle les élus à ne pas relâcher les efforts. « L’accalmie du jour est bienvenue, mais elle ne doit pas nous faire oublier que des précipitations sont prévues pour ce soir et demain. »
Contre les crues, les autorités anticipent déjà les prochaines étapes. « Toutes les mesures de sécurité prises pour les personnes et pour les biens sont maintenues », affirme François-Noël Buffet. « Les services sont mobilisés à tous les niveaux : commune, département, région, État. Une attention particulière sera désormais portée sur Redon, où les eaux pourraient encore monter dans les prochains. »
Pour Françoise Gatel, ces crues rappellent l’importance d’une meilleure anticipation « Il faut à chaque fois tirer les leçons de la manière dont on a géré les choses. » Toutefois, la réponse ne peut pas être uniquement législative. « La loi n’empêchera jamais la montée des eaux. Parfois, on imaginequ’il faut arrêter de bâtir, mais c’est plus compliqué que cela. Ici, par exemple, les constructions sont pensées pour limiter les dégâts : il n’y a rien en sous-sol, donc pas d’inondation. »
Quand les crues surprennent, la présence du ministre est normale. » François-Noël Buffet
Malgré tout, la ministre insiste sur la nécessité d’adapter l’urbanisme aux réalités climatiques. « Il s’agit d’aménager le territoire en tenant compte des phénomènes d’incendie et de submersion. Il faut qu’on prenne l’habitude de vivre avec les évènements météos. Sur l’île d’Ouessant, par exemple, il n’y a aucune maison en front de mer, aucune grande baie vitrée exposée aux vents. On ne peut pas imposer à la nature notre manière de vivre. Il est nécessaire de trouver un équilibre. » Pour l’heure, les autorités restent sur le qui-vive alors que la décrue se fait attendre. « Pas avant la fin de la semaine », préviennent-elles.
