Il est des moments qui marquent une carrière, des instants suspendus où tout se joue en une fraction de seconde. Pour Antoine Praud, ce moment est arrivé ce samedi 31 août, lors des Jeux paralympiques de Paris 2024. À seulement 20 ans, le jeune Breton a décroché une médaille de bronze sur le 1 500 mètres, catégorie T46. Il a terminé 3e (3′ 51″37), derrière le Russe Aleksandr Iaremchuk (3′ 50″24) et l’Australien Michael Roeger (3’51″19).
Originaire du Rheu, en Bretagne, Antoine Praud a toujours porté fièrement ses racines. Coaché par sa mère, Véronique Bertel, ancienne coureuse de haut niveau, il a pratiqué l’athlétisme dès son plus jeune âge. « Je sillonne tous les chemins du Rheu pour m’entraîner. Je ne peux aujourd’hui que remercier Le Rheu, la Bretagne et la France », a-t-il confié avec émotion au micro du journaliste Nelson Montfort.
Loin des terres bretonnes, Antoine Praud a vécu des moments intenses, au Stade de France. « Le bruit dans la dernière ligne droite était dingue. Je m’imaginais à un truc pareil mais ça, c’est dix fois mieux que ce que j’avais pensé », a-t-il déclaré. Porté par cette énergie, Antoine a su trouver la force nécessaire pour une exceptionnelle remontada et se hisser sur le podium.
Longtemps en retrait dans le peloton, Antoine Praud a commencé à remonter ses adversaires un à un dans les 500 derniers mètres. Son sprint final lui a permis de dépasser le Bulgare Hristiyan Stoyanov, vice-champion paralympique en titre, pour s’adjuger la médaille de bronze, en améliorant ainsi son meilleur temps de quatre secondes. « [C’était] une course de malade. Mieux que dans mes rêves», a-t-il raconté. « Avec ce public, je ne pouvais pas craquer. C’est lui qui m’a donné la force dans le dernier cent mètres d’aller chercher cette troisième place.»
L’an passé, Antoine Praud participait à ses premiers championnats du monde au stade Charléty, où il avait terminé 10e. Devenu champion de France élite sur la distance, il a confirmé son potentiel lors de ces Jeux en gravissant la marche du podium. « Ma mère m’a toujours poussé à donner le meilleur de moi-même. Elle sait ce que cela signifie de se battre pour atteindre ses rêves », confie Antoine. Le retour en terre rheusoise risque d’être heureuse…Voir son interview.
