« Les journalistes ne peuvent rien écrire sur lui, même d’élogieux ». Par cette petite phrase dans son livre Dans la tête d’Ivan Lendl, Nathalie Burel envoie au tennisman un terrible revers… A la différence de McEnroe, de Chang, de Connors, de Wilander, de Borg, Lendl n’est pas dans les volées spectaculaires, dans les aces furieux, dans les démonstrations de joie. Il est originaire d’un pays froid en pleine guerre froide entre bloc de l’Est et de l’Ouest. « Personne ne veut être Ivan « , écrit Nathalie. « Son jeu est rébarbatif, sans relief. Il peut faire durer des points, des matches à ne plus en finir (…) On comparait son jeu au régime politique de son pays. » Mais comme Stendhal adulait son anti-héros Fabrice Del Dongo, l’écrivaine rennaise aime sans doute son tennisman tchécoslovaque. Elle lui trouve des circonstances atténuantes. « On comprendra avec lui qu’on ne peut gagner un match, sans être un peu Ivan, sans préparation physique, sans une hygiène de vie irréprochable (…) Il faisait du mieux qu’il pouvait. » Adepte de la « guerre d’usure », ce cœur d’acier de la République, ce fana de l’artiste Mucha était une machine à gagner. Il méritait sans doute un retour en grâce. Nathalie Burel a déjà écrit aux éditions Goater un roman Stellas, un recueil de nouvelles Devenir Bleu et d’un livre-vinyle Comme un Monstre. Dans la tête d’Ivan, Nathalie Burel, aux éditions Goater. Prix : 7, 50 euros.