Le Couvent des Jacobins a accueilli ce lundi 25 novembre la deuxième édition rennaise de la soirée caritative « La Nuit du Bien Commun ». Un événement qui n’a pas manqué de susciter la polémique. Critiqué par l’ultragauche pour ses supposées connexions avec des mouvements d’extrême droite, il a fait l’objet d’une contre-manifestation. Près de 300 personnes se sont rassemblées place Sainte-Anne, allumant des feux de palettes pour protester contre cette soirée controversée.
Quelques jours plus tard, au cours du conseil municipal de Rennes, Laurent Hamon, vice-président de Rennes Métropole, est revenu sur le sujet. « Cette seconde édition rennaise a permis de lever des fonds au profit d’une dizaine d’associations », a-t-il déclaré. « Sous couvert d’un “gala de charité” en faveur de la solidarité, les porteurs de cet événement ont un projet tout autre. Ils veulent financer des structures dont une grande partie d’entre elles sont en lien direct avec les milieux identitaires ou catholiques intégristes, notamment antiavortement et homophobes. »
Les écologistes, bien que favorables aux actions responsables, ont exprimé leur refus de ce qu’ils considèrent comme une « instrumentalisation du bien commun » par des groupes d’extrême droite. Laurent Hamon a en particulier pointé du doigt Pierre-Édouard Stérin, l’un des fondateurs de l’événement. « Ce milliardaire exilé fiscal est à l’origine du plan Périclès, qui vise à promouvoir une alliance entre l’extrême droite et la droite libérale-conservatrice, notamment par la conquête de plusieurs centaines de mairies en 2026. Ses objectifs : la victoire idéologique, électorale et politique. »
Parmi les structures soutenues par la Nuit du Bien Commun figuraient l’Institut Libre de Journalisme, SOS Calvaire, et l’association « Je révise avec toi ».
Toujours pour les écologistes, Laurent Hamon a vivement critiqué le choix du lieu pour cet événement. « Je ne comprends pas qu’une telle soirée soit organisée au Couvent des Jacobins, un équipement géré par la SPL Destination Rennes, dont la Métropole a la responsabilité. » En réponse, Didier Le Bougeant, adjoint au maire, a évoqué les difficultés juridiques pour interdire de telles manifestations. « Mais je vous rappelle notre volonté de combattre ces idées inacceptables », a-t-il assuré.
Pour l’opposition de centre droit, Loïck Le Brun a exprimé des doutes sur la généralisation des accusations contre les collectifs présents. « En qualité d’élu rennais, il est essentiel de connaître la liste des associations rennaises opposées à l’esprit démocratique invitées lors de la Nuit du Bien Commun », a-t-il demandé. « Parmi elles, beaucoup ne semblent pas véhiculer des principes contraires au vivre-ensemble. Dans ce climat économique difficile, je ne peux pas remettre en cause l’utilité et le rôle important de 60 000 rebonds. » Mais Nathalie Appéré, maire de Rennes, a coupé court. « Le sujet n’est pas là. » Une réponse qui a visiblement agacé Loïck Le Brun, lequel a regretté l’absence de débat. Laurent Hamon a toutefois promis de lui fournir la liste des associations « litigieuses »… mais en dehors du conseil municipal.
