Entre juillet et septembre 2024, des fusillades ont gangréné le quartier de Maurepas à Rennes. Elles étaient principalement liées à un conflit de territoire pour le contrôle d’un point de deal entre plusieurs bandes rivales. Ces accrochages violents ont mobilisé les forces de l’ordre et la justice sur une enquête complexe, qui a abouti cette semaine à une série d’interpellations et de mises en examen.
« Coups de feu, affrontements entre jeunes armés avec visages dissimulés, découvertes d’armes et de munitions : un nombre important de ces faits ont été rassemblés dans une même procédure », explique ce soir le procureur de la République, Frédéric Teillet. Sous l’autorité du Parquet, les limiers de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) du Service d’investigation de proximité de la justice (SIPJ 35) ont déployé de conséquents moyens pour remonter jusqu’aux auteurs présumés.
Grâce à une « collaboration inédite » entre le RAID, la brigade de recherche et d’intervention (BRI) nationale et l’Unité d’Investigation nationale de Nanterre, les interpellations ont débuté le 2 décembre. Au total, 10 suspects, âgés de 21 à 59 ans, ont été placés en garde à vue. Certains étaient déjà détenus pour d’autres affaires.
Les mis en cause, principalement domiciliés à Rennes ou dans ses environs, sont tous connus des services de police et ont déjà été condamnés. Malgré des dénégations ou le choix du silence, les charges retenues sont lourdes : association de malfaiteurs en vue de trafic de stupéfiants, détention d’armes de catégorie A et B entre la fin juillet et septembre 2024. Des faits passibles de 10 ans de prison.
Le 5 décembre, huit d’entre eux ont été déférés au tribunal de Rennes. Sur décision du parquet, six ont été placés en détention provisoire. Tandis que deux sont sous contrôle judiciaire, une délibération depuis contestée en appel par le parquet. Les perquisitions ont permis de mettre la main sur un arsenal impressionnant : quatre pistolets-mitrailleurs, quatre armes de poing, trois gilets pare-balles et plus de 200 cartouches de divers calibres, ainsi que deux véhicules volés. « Ces saisies témoignent de la gravité des faits et du niveau de dangerosité atteint », a expliqué un proche de l’affaire.
Ce coup de filet marque une étape importante dans la lutte contre le trafic de stupéfiants et les violences urbaines à Rennes. Le procès des mis en cause se tiendra en février 2025.