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mardi 23 avril 2024
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FRANCK ET MARIE DELAUNAY : L’ART DU DOCUMENTAIRE

Franck et Marie-Laurence Delaunay (Candela Productions) font partie de ces producteurs qui se débattent au quotidien pour produire des films de qualité. En 25 ans d’existence, leur société a constitué un véritable trésor, un corpus d’une centaine de films qui ont jalonné le parcours exceptionnel de ces deux ex-journalistes ayant consacré leur vie au tournage. Ils ont collaboré notamment aux magazines Faut Pas Rêver, Thalassa, La Cinquième et l’agence Reuter…

Un petit mot sur votre parcours ?

Au début des années 80, nous avons créé les premiers films d’étudiants à l’université de Rennes avec notre association VidéoRem. Nous avions même emporté un appel d’offres du ministère de la culture pour créer une télé locale hertzienne. Puis ce fut notre expérience journalistique !

Quel fut votre premier documentaire ?

Nous avons produit notre premier documentaire en 1993 sur le fameux mosaïste rennais : Sur les traces d’Isidore Odorico. Ce fut la première pierre de notre édifice audiovisuel.

Quels sont les documentaires dont vous êtes les plus fiers ?

Ce fut sans doute notre premier 52 minutes Juliette et le photographe, racontant l’étroite relation du photographe de l’agence Vu, Denis Dailleux, avec sa tante. Nous avons aussi envie de vous citer le documentaire évoquant la fin tragique du poète Saint-Pol-Roux à Camaret-sur-Mer en 1940.

Avez-vous un documentaire parmi tous qui vous a marqué ?

Le plus symbolique de nos choix artistiques reste sans doute Le déménagement, documentaire qui raconte le transfert des prisonniers de l’ancienne prison Jacques Cartier vers le nouveau centre pénitentiaire de Vézin-le-Coquet et qui a été censuré par l’administration pénitentiaire. Heureusement, nous nous sommes battus et nous avons obtenu finalement gain de cause pour le diffuser librement.

 Quel regard portez-vous sur le monde de la production ?

Chacun d’entre nous peut se prévaloir producteur ou réalisateur. Mais les côtés positifs de la démocratisation des pratiques audiovisuelles en arrivent paradoxalement à éroder un modèle économique classique qui rémunérait assez bien les métiers du son et de l’image. Nos dossiers budgétaires deviennent en conséquence de plus en plus compliqués à monter…

Une confusion règne-t-elle au niveau de votre métier ?

Il suffit désormais de s’auto-produire avec son Smartphone, de télécharger un logiciel de montage et de mettre ensuite le « petit » film sur You Tube, et « en moins de deux » vous vous présentez comme producteur-réalisateur. Au festival du documentaire de Lussas, il y avait une année 90 % de films autoproduits !

Les organisateurs vous diront toujours que c’est pour donner sa chance à de nouveaux talents… Autrefois, le cinéma était moins accessible. Il était réservé à une élite. Maintenant, on peut tous réaliser et produire un film. Mais, sincèrement, il y a un problème à mélanger loisir et professionnalisme.

Vous n’êtes pas les seuls professionnels touchés…

Nous ne sommes pas les premiers touchés par cette disruption culturelle. Les photographes ont été les premiers à expérimenter la dispersion et la perte de leur savoir.

Comment voyez-vous votre avenir ?

C’est difficile, car même les télés locales participent à cette ubérisation de l’audiovisuel en acceptant de passer des films amateurs gratuitement. La seule solution pour nous, c’est d’affirmer la qualité de nos productions.

Actualités : Le samedi 16 septembre à 18 h, en avant-première au cinéma TNB à Rennes, Dom Alexis, le chant des pierres de François Gorin et Bruno Vienne, au Ciné TNB de Rennes. Le 26 septembre à 20H30, au cinéma quai des Images à Loudéac, un film renversant : Nous n’irons plus jamais à Varsovie, de Gérard Alle & Sylvain Bouttet, en avant-première et en présence de l’équipe du film.

À savoir : Frank Delaunay a été le premier présentateur de TV Rennes en 1987.

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

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