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jeudi 6 février 2025
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ENTRE SQUAT ET TRAFIC DE STUPÉFIANTS, LES HABITANTS DU GACET CRIENT À L’ABANDON

Dans le quartier du Blosne, à Rennes, les riverains des allées du Gacet et de Genève vivent un véritable cauchemar. Squats, consommation de drogues en plein air et sentiment d’insécurité rythment leur quotidien. Ils alimentent une exaspération grandissante face à ce qu’ils estiment être l’inaction des autorités locales et métropolitaines.

Photos : DR.

Un appel à l’aide

Le 17 septembre dernier, le gestionnaire des copropriétés Chesnelaie A-B-C-D, représentant 170 logements, a pris la plume pour alerter Rennes Métropole sur la situation préoccupante. Dans ce courrier sans équivoque, il décrit une crise qui s’aggrave de jour en jour. « Le contexte ne cesse d’empirer depuis le début de l’année », écrit le syndic. « Les services de la ville ne nettoyant pas la zone, je suis contraint de devoir demander à des sociétés de venir évacuer les encombrants, seringues et autres déchets. Ces interventions, entièrement à la charge des copropriétaires, représentent un coût considérable : plus de 2 400 euros depuis janvier. »

Mais au-delà des dépenses, c’est l’inaction des pouvoirs publics qui pousse à bout les habitants et leurs représentants. « Mes courriers précédents étant restés sans réponse, je vous écris à nouveau », insiste le syndic. « Il règne un sentiment d’insécurité et le désespoir de mettre un terme à ces agissements. À titre d’exemple, les usagers du squat envahissent régulièrement l’espace situé sous l’escalier, créant des troubles au voisinage et polluant le cadre de vie. »

Depuis trop longtemps, l’Allée de Genève, tristement surnommée le « spot de shoot », est un concentré de problème. « On y trouve des seringues, des déchets, et la police municipale ne passe jamais », confirme un riverain excédé. « L’année dernière, les consommateurs ont forcé la porte de notre chaufferie pour se droguer au chaud. Cela nous a coûté 4 000 euros pour installer une entrée blindée. Malgré cela, les squatteurs continuent d’occuper l’extérieur de l’immeuble. », raconte un résident. 

La nuit, la situation prend des airs encore plus inquiétants. « On voit des dealers se chauffer avec du bois de palette pour maintenir leur business la nuit. Personne ne bouge. » Même la vidéosurveillance, établie à grands frais, semble inefficace. « Trois pylônes de caméras ont été posés, mais en 24 heures, elles ont été inutilisables. Les trafiquants les désactivent ou font des feux de camp à leurs pieds », déplore-t-il.

Face à cette réalité, les initiatives individuelles, bien que louables, s’avèrent insuffisantes. « On a installé des poubelles pour essayer de réduire les déchets, mais cela ne suffit pas. On est seuls. C’est lourd à porter pour nous », confie un habitant. Lassés de cette inertie, les résidents s’adressent directement aux autorités municipales. « Le directeur de l’action territoriale “tranquillité publique” n’a même pas décroché son téléphone », affirme un témoin. « Il répond uniquement par Linkedln. Les réunions et plans annoncés semblent être des solutions de façade. Des projets comme “Limite” sont censés prévenir l’entrée dans les trafics, mais rien ne change. Cela fait sept ans que rien ne bouge. À ce rythme, je peux attendre encore longtemps avant de voir des mesures concrètes. »

Entre insécurité, insalubrité et sentiment d’abandon, les riverains réclament des actions claires et efficaces. « Ce n’est pas en installant des caméras inutilisables ou en multipliant les réunions qu’on résoudra la situation », conclut un propriétaire. « Il faut une vraie volonté politique et des moyens pour intervenir sur le terrain. » Récemment, les forces de l’ordre (gendarmes et policiers nationaux) ont interpellé 22 individus dans le cadre des règlements de compte, survenus depuis cet été dans la ville de Rennes (voir notre article).

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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