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mardi 23 avril 2024
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ENFIN ! LES CINEMAS ROUVRENT, LE NOUVEAU ARVOR OUVRE!

Rennes Info Autrement vous propose, en partenariat avec lemagcinema.fr, un focus sur l’actualité cinématographique à Rennes


Plus de 7 mois sans culture. Les cinémas n’avaient pas connu une telle crise depuis la première guerre mondiale, soit au temps du cinéma muet… et de la grippe espagnole ! Même la seconde guerre mondiale n’avait eu de telles conséquences !

 Le nombre d’entrées a chuté de 69 % en 2020, alors que les salles ont fermé à deux reprises, au printemps et à l’automne, pour 162 jours au total, d’après le bilan du Centre national du cinéma et de l’image animée publié fin décembre 2020. 

Les deux confinements ont fait perdre plus de 100 millions d’entrées. L’année 2021 sauf belle surprise, devrait, elle-aussi, être catastrophique.

Souvenez-vous, en Octobre dernier, l’Arvor avait du fermer ses portes au 29 rue d’Antrain, bien plus tôt que prévu, sans pouvoir dire au revoir au lieu que les Rennais appréciaient depuis 1983.

La nouvelle billetterie

Nous sommes retournés voir Eric Gouzannet, pour ce qui constitue pour lui un double évènement, la réouverture des cinémas (un grand ouf) et l’inauguration du nouvel Arvor, rue Alice Guy-Blaché (un nom de rue parfait pour un cinéma), tout près de la gare.

Il nous a grand ouvert les portes, pour nous proposer une petite visite à laquelle nous vous convions en retour et nous nous sommes revenus avec lui sur les conditions et le programme de cette ouverture.

R.I.A.: Eric, tu dois être hyper content … Réouverture des cinémas, ouverture de l’Arvor …

E.G.: Après une si longue attente, je dirais oui. L’excitation, ici, elle est double, la motivation également parce qu’on a été fermés plus de 6 mois, 6 mois c’est long. Et puis l’ouverture du nouvel Arvor, flambant neuf. C’est une nouvelle étape pour l’histoire de notre cinéma et de l’association, puisqu’il avait démarré dans les années 70 rue St hélier pour poursuivre en 1983 rue d’Antrain, et aujourd’hui, une nouvelle étape donc, j’espère qu’elle va s’inscrire pour de longues années. Excitation, motivation, et plaisir de revoir notre public surtout, 6 mois sans eux, sans projecteur, débats, rencontres, animations c’est long ! Mercredi sera un moment particulièrement émouvant et le cœur serré.

R.I.A.: Pour toi, l’histoire remonte à très loin. La première fois que tu as eu l’idée de monter un cinéma, c’était du temps où les Gaumont avaient déménagé…

E.G. Oui tout à fait, j’avais un projet. J’avais rencontré à l’époque Daniel Delaveau et son élu René Jouquan qui avaient trouvé mon projet intéressant, et de là on est partis avec une association l’Arvor. Ensuite on a construit ensemble, on s’est battus ensemble, Patrick Frétel le président-directeur de l’association a mené à bout de bras ce projet, il m’a écouté aussi, on a une belle complicité. Le montage juridique est le même que pour la rue d’Antrain. La ville de Rennes était propriétaire de l’établissement, comme ici, nous gardons le même statut juridique, une association composée d’un conseil d’administration, de bénévoles et d’une équipe de 8 salariés que je vais diriger dés l’ouverture. C’est vrai que c’est un long chemin que nous avons mené ensemble Patrick et moi.

R.I.A.: Patrick Frétel, il t’a donné quelques petits conseils que tu as suivis ?

E.G. On s’écoute, on échange, on dialogue. On est assez d’accord sur les grandes lignes, voire même les petites lignes, les orientations. On peut parler de complicité. C’est ce que j’apprécie aussi dans mon parcours professionnel. J’ai créé l’association Clair Obscur, le festival Travelling avec Hussam Hindi, on avait aussi une belle complicité, amitié bien sûr, qui nous a permis de travailler ensemble sans heurts pendant de nombreuses années. Lui a pris un chemin très différent. Moi, je retrouve ici cette relation, j’aime bien travailler en équipe, en binôme aussi, c’est une source de richesse pour moi .

R.I.A.: Est-ce que tu réserves des surprises aux spectateurs le jour de l’ouverture ?

E.G. Oui, il y aura peut être un petit clin d’œil. On ne va pas non plus faire les tambours et sortir l’Orchestre de Bretagne. Ils sont nombreux dans les cœurs mais quantitativement, on aura que 35% de jauge, 35% de 744 c’est un peu plus que 200. J’espère qu’ils viendront avant tout, les signes sont encourageants on le voit sur les réseaux sociaux, les commentaires, mais aussi les relations que l’on a, une envie de revenir au cinéma, comme de boire des verres en terrasses, je pense aussi aux autres secteurs qui ont été touchés pendant cette pandémie. Voilà la surprise doit venir tout au long de ces jours. Les gens attendent aussi à voir ce qu’on a fait dans ce nouveau lieu. Le changement peut créer des craintes quand on voit l’architecture extérieure. Comment vit le lieu, quelles sont les salles, comment sont les salles, comment circule-t-on, comment est l’accueil, l’équipe a -t-elle changé, la ligne de programmation a-t-elle changé ? Non, on a transféré l’âme de la rue d’Antrain jusqu’à la gare, on espère qu’on répondra à leurs attentes, et puis on va gagner de nouveaux publics, on est dans un nouveau quartier, on va s’agrandir, on va se développer.

R.I.A.: Faire ta grille pour la réouverture, cela a du être un casse-tête pas possible, car l’offre doit être pléthorique …

E.G. Je sous-traite à un partenaire extérieur pour la programmation, contrairement à ma collègue du TNB, qui, elle, programme à demeure, Ciné-Diffusion, avec une collaboratrice Marie Cona avec qui je suis en relation permanente, c’est elle qui négocie et finalise les contrats avec les distributeurs. L’exercice était déjà de reprendre ce qu’on avait laissé le 29 octobre dernier, on aura 4 films qui n’avaient pas eu beaucoup de temps d’exploitation, ADN de Maiwenn, Josep, Michel Ange d’Andreï Konchalowsky et puis on reprendra Calamity. 4 films en reprise et puis 3 nouveautés, Adieu les cons!, nous ne l’avions pas mais le fait d’avoir 5 écrans nous permet de l’accueillir, et puis deux [autres], Falling de Vigo Mortensen, et Mandibule de Quentin Dupieux que j’ai vu et apprécié. Contrairement à l’an dernier, où les distributeurs avaient vraiment attendu avant de nous proposer les films porteurs – je pense au Ozon qu’on nous avait proposé après 3 semaines d’exploitations-, les films porteurs sont là, on aura Nomadsand de Chloe Zhao très prochainement. On parle beaucoup des films qui sont restés sur étagères, on parle de 400. On ne peut pas tous les passer déjà. Même en temps normal, il est difficile de faire face à toutes les sollicitations. Le choix, je ne dirais pas qu’il a été comme avant, mais il n’a pas été très compliqué finalement.

R.I.A.: Quid du positionnement de cinéma d’auteur qu’avait l’Arvor, est-ce que vous allez le modifier ? Je pense à Adieu les cons par exemple, je ne sais pas si vous l’auriez diffusé rue d’Antrain …

E.G. Bah non parce qu’on avait pas la place, déjà. On privilégiait d’autres films qui n’avaient pas la valeur commerciale d’Adieu les cons. Le fait d’avoir 5 salles nous permet de nous rapprocher d’un cinéma un peu plus fort, mais tout en restant sur du cinéma d’auteur, mais aussi d’aller chercher des choses plus pointues, qu’on diffusait déjà, mais on pourra leur donner plus de temps d’exister. Et puis aussi une meilleure visibilité, on change notre site Internet, je tiens à le dire, c’est important. On aura une application. La communication y gagnera, la visibilité de cette programmation. Les évènements seront maintenus, je pense au film du dimanche soir, on a des projets avec plusieurs associations, Travelling avec Clair Obscur, Court Métrange peut être, le Festival d’animation sera là, un festival proposé par Amnesty International qu’on accueillera toujours. Je vais me faire aider par un collaborateur.

Nouvelles salles tout confort avec projection en numérique ou en 35 mm

R.I.A.: Il y avait à Rennes le besoin d’un deuxième cinéma Art & Essai, cinéma d’auteur, la place aussi. Comment vois-tu la complémentarité de l’Arvor avec le TNB et même avec le Gaumont ?

E.G. J’imagine la complémentarité avec le TNB, [en me basant sur ce que je connais]. Quand je suis arrivé à Rennes dans les années 80, les choses étaient clairement définies, l’Arvor était sur l’actualité cinématographique, et le TNB était sur tout ce qui était patrimoine, thématiques, rétrospectives, hommages. C’est ce qu’ils font aussi aujourd’hui, même si depuis quelques années ils font aussi des sorties nationales. On parlait tout à l’heure d’un cycle Pialat, d’un cycle Kiarostami, moi j’aimerais bien, mais ce n’est pas notre but principal, on restera sur les sorties nationales, la découverte du cinéma de demain. On peut penser que le TNB va renforcer son positionnement sur le patrimoine, le travail de cinémathèque, et il y a une attente des Rennais. Le Gaumont, aujourd’hui était déjà en partage, avec le TNB et l’Arvor, il y a un partage sur les films d’auteur à fort potentiel, je pense à ADN et Adieu les cons. Mais on gravit encore une marche. On voit des distributeurs indépendants qui sont sur nos réseaux, qui sont sollicités par les Gaumonts. Je vois Jour de Fête par exemple, Slalom, qui sort mercredi il y a quelques années, il serait sorti au TNB ou à l’Arvor, mais les Gaumonts sont aujourd’hui en pénurie de blockbusters, le cinéma américain est très peu diffusé à la reprise. Les comédies à la françaises sont aussi peu nombreuses. Si vous regardez un peu la programmation de Mercredi, on a un peu l’addition de la programmation du TNB et de l’Arvor avec une offre un peu plus importante aux Gaumonts parce qu’ils peuvent se le permettre. ils vont de plus en plus sur un cinéma d’auteur. Pourquoi pas. C’est une source de motivation supplémentaire pour nous, pour essayer de leur grignoter un peu de public.

R.I.A.: Dernière petite question, qu’est-ce qui change au niveau des tarifs des horaires ? Notamment avec les conditions sanitaires.

E.G.: Aucun changement notoire pour l’instant. On voulait dans l’idée du déménagement garder les même prix, puis la pandémie est passée par là. La fermeture ne nous a pas mis dans une grande fragilité économique, c’est plutôt maintenant que le plus dur arrive, avec ces jauges limitées, ces horaires. Le conseil d’administration a décidé d’augmenter légèrement les tarifs. Le plein tarif passe à 9 euros 20 au lieu de 9, une augmentation de 20 centimes, le tarif de la carte Sortir passe à 3 euros 50 au lieu de 3 euros, assez conséquent, soit, mais le tarif n’avait pas augmenté depuis 10 ans. Ce n’est pas dû à notre déménagement, même si on était resté rue d’Antrain le changement aurait eu lieu. On, reste dans des tarifs peu prohibitifs, avec des tarifs d’abonnement (carnet de 5, carnet de 10), on pense aussi à une nouvelle carte de fidélité qui permet d’obtenir un tarif privilégié.

Au niveau des horaires, à 21 heures tout le monde est dehors. On commence à 13h30 comme avant, et puis on est sur 15h, 15h30, 16h et puis après 18H, 18H30, 19h trois séances par jour, en moyenne, dans une salle, quatre avec des films comme Mandibule, qui est un film assez court, puisqu’il fait 1 heure 17. Mais sinon on a des espaces plus importants entre les séances, l’idée c’est que les gens sortent de la salle d’abord et que les autres arrivent ensuite directement, d’éviter les attentes à l’extérieur et qu’ils viennent s’installer ici confortablement en laissant deux fauteuils entre deux groupes de 1 à 6 personnes.

Par ici la visite !

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