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EN 1912 : LA DOMESTIQUE HENRIETTE TUÉE À COUPS DE FAUCILLE À MORDELLES

Cette sordide affaire fit la une des quotidiens nationaux et locaux. A Mordelles, près de Rennes, le  22 mars 1912, une jeune domestique, Henriette Corbes, fille d’un père inconnu et d’Anne-Marie Corbes, est assassinée dans un chemin creux, près de la ferme de son employeur. A 26 ans (née le 28 avril 1886),  elle devait se marier quelques temps plus tard avec son amoureux, Ambroise Merrien. 

 

Après avoir servi chez un cultivateur de l’Hermitage, monsieur Loisel, Henriette était employée depuis quelques mois chez les époux Moisan, à côté du château de Beaumont. Ce vendredi matin-là, elle se rendit dans un champ, situé à environ 200 mètres de la ferme de ses employeurs pour y arracher des navets. « A midi, écrit Le Nouvelliste de Vannes, madame Moisan s’y rendait à son tour pour chercher les vaches, que généralement la jeune fille reconduisait à la ferme à l’heure du déjeuner. Elle s’étonna d’abord de ne point y voir Henriette, mais immédiatement, songea qu’elle avait quitté le champ pour venir prendre son repas à la maison. » 

De retour chez elle, la fermière ne trouva pas son employée à sa table. Inquiète et n’y tenant plus, elle retourna au champ. Escaladant un talus, elle découvrit un affreux spectacle. « Dans un angle du sentier, à côté de branches qui avaient été récemment coupées, gisait dans une mare de sang, le cadavre affreusement mutilé, presque méconnaissable de sa domestique. La tête était réduite en bouillie. Sur le gazon, des débris de cervelle coulaient. (…) Le bras droit, sectionné à hauteur du poignet, ne tenait que par des lambeaux de chair. Un os sanglant et deux phalanges d’un petit doigt se trouvait à la proximité du cadavre. « 

Henriette Corbes était une excellente domestique. Elle était à notre service depuis la saint Pierre et devait prochainement se marier à un ouvrier charron de Mordelles, Ambroise Merrien. » Madame Moisan.

« Je n’en ai jamais vu qui aient été frappés avec une aussi sauvage brutalité » affirma le docteur Gâteau de Mordelles. « Les blessures de l’infortunée jeune fille sont effrayantes…Elles ont dû être déterminées par une faucille ou faucillon (quatre traces de coups sur la tête). » Très vite, le crime passionnel semble être la thèse officielle. « Le mobile doit être la jalousie », affirma le Nouvelliste. « En apprenant que la jeune fille allait se marier, un amoureux éconduit l’aura attirée dans la rabine. »

Pour Ouest-Eclair, pas de doute non plus. La jeune femme avait été conduite dans un chemin pour lequel elle avait maintes fois manifesté sa répugnance par « persuasion » et par une « connaissance ». Menée par le procureur Bayoud et le juge d’instruction Guesdon, l’enquête se tourne rapidement vers un certain Lecuyer, domestique des Moisan et originaire de Treffendel. Le dimanche suivant le crime, celui-ci fut arrêté sur le témoignage d’une certaine madame Tual, voisine des Moisan. « De plus, précisa Le Nouvelliste, charge excessivement accablante pour le garçon de ferme, on releva sur la terre mouillée des empreintes qui concordaient exactement avec des dimensions de ses chaussures. » 

J’ai travaillé vendredi matin de 11 heures à 11 h 15 dans un champ voisin du jardin (où Lécuyer avait prétendu avoir bêché), je ne l’ai ni vu, ni entendu », la veuve Héraut, domestique de monsieur de Farcy de Beaumont.

La rumeur publique accusait formellement Lécuyer. N’avait-il pas courtisé Henriette Corbes ? Ne s’était-il pas absenté vers 11 h 35 pour aller boire du cidre au tonneau ? Sous les huées des Mordellais qui réclamaient sa mort, il était conduit à la prison de Rennes et écroué. Mais l’enquête se poursuivait malgré les dénégations de l’accusé âgé de 23 ans, un temps candidat pour entrer dans la gendarmerie mobile et la gare républicaine. « Je ne suis point coupable », martelait-il. « Il n’y a jusqu’ici contre Lécuyer que des présomptions et non point de preuves », écrivait Ouest-Eclair. « Il ne semble point qu’il soit homme, s’il est coupable, à se laisser arracher des aveux. Il faudra donc lui prouver le crime dont on l’accuse. » 

Le 11 juillet, Ouest-Eclair annonçait un coup de théâtre : la libération de Lécuyer, faute de preuves suffisantes. Depuis, le meurtre d’Henriette Corbes n’a, semble-t-il, jamais été résolu. Il fit l’objet d’une chanson Le crime de Mordelles. Mais d’après certains témoignages, le vrai coupable était le fermier qui s’est confessé avant de mourir, il avait voulu abuser d’Henriette….Le mystère demeure. 

 

 

 

 

 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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