Aujourd’hui, la rue Saint-Michel est réputée pour être l’artère la plus dangereuse de Rennes, après la fermeture des estaminets. Mais il y a plus d’un siècle, en 1899, la rue de Saint-Malo détenait la palme. « Nous nous permettons de faire appel à la police de Rennes et de vouloir bien surveiller ce quartier, qui depuis quelque temps devient des plus dangereux », assurait le journal Ouest-Eclair le 18 août 1899.
Ce jour-là, le fait-diversier de notre quotidien local évoquait encore une fois une mystérieuse agression nocturne la veille au soir, le 17 août 1899. « Une discussion s’est élevée dans un café, entre trois individus faisait partie de la bande du soleil et la maîtresse de l’un d’eux », écrivait-il. « Elle n’aurait pas tardé à tourner au tragique et en sortant du café, une nommée X aurait porté plusieurs coups de couteau à son amant le nommé D. »
Grièvement blessé, l’individu baignait dans une mare de sang sur les marches d’un escalier. « On remarqua qu’il portait à la hauteur de l’épaule droite une plaie de 2 à 5 centimètres. Des personnes se trouvant à proximité auraient insisté pour prodiguer des soins au blessé et voulu le conduire chez un pharmacien. » Mais son camarade s’y serait opposé en disant à la victime. « Viens vite, Constant jusque chez toi, tâte de marcher, car les cognes (policiers en argot rennais) et il ne le faut pas, allons nous en ! » Déjà à l’époque, on savait manier le couteau…