Lors de cette élection européenne, la vague du RN n’a pas déferlé sur la capitale bretonne. La ville de Rennes reste bien ancrée à gauche. Mais en Ille-et-Vilaine où le candidat Jordan Bardella réussit un score historique, cette victoire « socialiste » a un petit goût amer. Elle montre ô combien le fossé se creuse entre la France des villes et la France rurale (Raphaël Glucksmann en tête à Paris et Rennes).
Pour cette campagne, l’abstention est élevée avec 41,75 %, présentant toutefois une légère baisse par rapport à 2019 où elle était de 45,75 %. Dans la capitale bretonne, Raphaël Glucksmann du Parti socialiste remporte la première place avec 17 772 voix et 24,93 % des suffrages exprimés. Juste derrière lui, Manon Aubry de La France Insoumise réalise une performance notable, recueillant 12 727 voix, soit 17,85 % des votes.
En troisième position, Valérie Hayer pour Renaissance a su convaincre 10 311 électeurs, représentant 14,46 % des suffrages. Ce score est légèrement supérieur à celui de Marie Toussaint d’Europe Écologie Les Verts, qui a rassemblé 10 265 voix, soit 14,40 %. Plus loin, Jordan Bardella du Rassemblement national a obtenu 6 717 voix (9,42 % des votes), tandis que François-Xavier Bellamy (Les Républicains) ferme la marche avec 4 611 voix, soit 6,47 %.
En 2019, lors de la précédente élection, les résultats des principaux partis étaient les suivants. Nathalie Loiseau, représentant La République en Marche (machiniste), dominait le scrutin avec 15 632 voix, captant 25,85 % des suffrages exprimés. Juste derrière elle, Yannick Jadot pour Europe Écologie Les Verts effectuait un score impressionnant de 14 713 voix, soit 24,33 %.
La troisième place était pour Raphaël Glucksmann, sous la bannière du Parti socialiste — Place publique (6 594 voix, représentant 10,91 % des votes). Jordan Bardella du Rassemblement national suivait avec 4 771 et 7,89 % des suffrages. Le candidat François-Xavier Bellamy (Les Républicains) recueillait lui 3 962 voix, soit 6,55 %, et Manon Aubry de La France Insoumise 3 838 voix, soit 6,35 %.
À Rennes, le PS (dont la maire Nathalie Appéré est membre) redevient le premier parti, malgré des dossiers chauds pour les élus socialistes (métro, unité de valorisation énergétique). Il profite sans doute du vote sanction contre le parti macroniste en France. À l’inverse, les Macronistes crédités de 25,85 % en 2019 (contre 14, 46 % en 2024) dans la capitale bretonne perdent leur première place. Ils sont battus par les Socialistes ainsi que les Insoumis.
Ces derniers sont sans doute les grands gagnants du scrutin rennais. Ils passent de 6,35 % en 2019 à 17,85 % en 2024. Leur progression souligne la persistance de l’attrait des politiques radicales et sociales promues par LFI dans l’agglomération rennaise. Elle incitera sans doute la maire en place, Nathalie Appéré, à tenir compte de ce mouvement, lors des prochaines élections municipales.
Plus surprenante est la dégringolade des écologistes. Marie Toussaint d’Europe Écologie Les Verts limite la casse avec 14,40 % en 2024. mais comparé à Yannick Jadot qui avait obtenu 24,33 % en 2019, elle ne réalise pas un bon score dans la capitale bretonne. Mais bien que le pourcentage soit en baisse, les Verts restent malgré tout une force majeure, consolidant leur position dans le paysage politique rennais.
Derrière les partis dominants, Jordan Bardella (Rassemblement national) améliore sa performance, passant de 7,89 % en 2019 à 9,42 % en 2024. Avec le score de Marion Maréchal, l’extrême droite rennaise arrive à 12, 67 % des suffrages exprimés. Elle est devant la droite rennaise qui plafonne à 6 %. Ces résultats préfigurent des débats électoraux intéressants et des stratégies à surveiller dans les années à venir dans la capitale bretonne.
La réaction de la maire sur X. Ce soir, l’extrême droite arrive en tête dans de nombreux pays européens, à commencer par la France, au terme d’une campagne où les grands défis sociaux et climatiques auront été tragiquement invisibilisés. Les résultats de ce scrutin sont sans appel : les listes nationalistes prédominent d’une manière inédite et particulièrement effrayante. À Rennes, les résultats sont nettement différents. Notre ville reste atypique. L’extrême-droite est contenue dans les urnes, avec un score inférieur à 10 %. Aujourd hui. Rennes prouve une nouvelle fois qu’elle est profondément européenne, républicaine et humaniste. Et réaffirme son attachement à la justice sociale et à l’écologie, en plaçant la liste de Raphaël Glucksmann largement en tête, avec près de 25 % des suffrages. Alors que le Président de la République annonce ce soir la dissolution de l’Assemblée nationale, à Rennes, notre responsabilité est d’autant plus grande. Face à un danger démocratique imminent et sans précédent, nous résisterons avec toute notre énergie. Notre mobilisation va se poursuivre et s’accélérer pour vaincre la vague bleu marine qui menace de s’abattre sur nos institutions, sur notre République. Pour endiguer les conséquences de l’irresponsabilité historique de la majorité présidentielle, qui place l’extrême- droite aux portes du pouvoir. Pour faire gagner un projet de gauche sociale et écologiste et faire renaître l’espoir. L’urgence sociale, l’urgence climatique et maintenant l’urgence démocratique l’exigent.