Jacques Beun, photographe, est décédé lundi dernier à l’âge de 65 ans. Ne répondant pas à sa famille, la police a forcé sa porte et a découvert son corps inanimé. Jacques Beun est né à Brest en 1959. Il a intégré une école de photographie de cinéma et de son. De 1980 à 2009 il exerce dans un laboratoire de développement photographique à Brest puis à Rennes, tout en continuant en parallèle un travail personnel sur l’image. C’est dire la passion qui le menait pour l’art !
Au fil de ses recherches artistiques, Jacques Beun a abouti à son ouvrage de référence : l’élément végétal. C’est en effet en 2013 qu’il développe son projet autour des serres du Thabor. Une série de clichés oniriques en sont sorties. Des photographies emblématiques épurées et réalisées sans aucune retouche ni aucun montage, comme l’artiste aimait préciser.
Des créations qui jouaient plus particulièrement sur la transparence et les reflets des serres. L’image y était saisie opportunément, une image qu’il ressentait à l’instant T, par un exercice acéré du regard. Et cela donnait de magnifiques photos qui étonnèrent les Rennais ou les Briacais scotchés qu’ils furent par les effets colorimétriques ou de matière, provoqués par la superposition de l’image intérieure (la serre) et extérieure (les jardins).
« Ce qui forçait l’admiration, c’est qu’il était totalement accaparé par sa démarche. Il se définissait comme un photographe auteur. Il avait fait beaucoup de sacrifices personnels pour placer l’art dans sa vie, comme les artistes de la fin du 19e et du début du 20e siècle. Il ne faisait pas de portraits de mariage pour subsister. En revanche il avait une passion pour l’architecture, ce qui l’avait amené à collaborer avec des architectes prestigieux comme Hervé Perrin » commente Bertrand Dauleux, également photographe.