Ce samedi 26 février 2022, à Rennes, le défilé contre la guerre en Ukraine est parti depuis longtemps de la place de la République, sous les drapeaux de la France Insoumise, du PS, de la CGT et du PCF. Il a déjà quitté le centre-ville. Loin des bons sentiments, les Ukrainiens restent ensemble. Tour à tour, ils prennent la parole comme pour conjurer le sort, pour libérer leur tristesse. Serrés les uns contre les autres, ils témoignent leur détresse « Ma famille survit dans les caves », confie une fillette. « Elle a peur. »
Devant elle, une jeune femme ukrainienne, grimée en bleu et jaune, a du mal à contenir ses larmes. « Nous vivons des attaques depuis trop longtemps », affirme une deuxième. « Ce n’est pas la première fois que Poutine agresse l’Ukraine. En 2014, j’ai entendu des bombardements. J’ai déjà vu la guerre et cela se reproduit. Poutine veut tuer les soldats ukrainiens. Il ne désire pas la paix avec notre pays, avec le monde. »
Près d’elle, un homme russe décide de s’exprimer. Il brandit une pancarte où il est écrit : « troupes russes dehors d’Ukraine. » Sans hésiter, il prend le micro pour dire quelques mots : « je renonce à être un citoyen d’un pays qui envahit la planète. Je ne souhaite pas être le ressortissant d’un pays qui veut la guerre. » Devant des Ukrainiennes, il joint le geste à la parole en brûlant son passeport dans un silence de mort. En Ukraine, des hommes meurent dans les flammes des bombes russes.