Ce jeudi 27 mars, au cœur de la capitale bretonne, étudiants, personnels et syndicats ont fait front commun face aux politiques d’austérité qui frappent l’enseignement supérieur. Malgré la fermeture administrative de Rennes 2, la mobilisation reste vive, mais faiblit quelque peu : ils étaient à peine une centaine sur l’esplanade du général de Gaulle. Micro en main, sous les drapeaux de Solidaires et de l’Union Pirate, un jeune gréviste s’est adressé à la foule. « On met en avant quelques dégradations à Rennes 2 pour discréditer les étudiants. Mais ce n’est qu’un écran de fumée. Il y a un plan de démantèlement du service public universitaire. » Pour lui, pas de doute, les priorités semblent ailleurs. « On nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour les facs, mais l’Union européenne annonce 800 milliards pour la défense… C’est une hypocrisie monumentale. »
En France, l’étudiant rennais en est convaincu. Le mouvement est bien plus vaste qu’on ne le croit. « À Bordeaux, ils étaient 1500 en assemblée générale il y a deux semaines. Cette semaine, plus de 1000. Mais ils ont été accueillis par la police, les chiens, et une présidence sourde à leurs revendications. » Sans hésiter, il dénonce une attitude généralisée des directions de nos facs. « L’hypocrisie des présidences universitaires est partout. C’est dans la rue qu’on arrachera des moyens. Parce que des thunes, il y en a ! Il suffit d’aller les chercher dans les caisses du patronat et de l’État. »
Un combat pour l’avenir
Depuis décembre 2024, les campus français sont en ébullition. Le 11 février, une journée de mobilisation nationale a rassemblé des milliers de manifestants. Le 7 mars, la manifestation « Stand Up for Science » a défendu les chercheurs confrontés à des pressions politiques. « Face à la vague de coupes budgétaires qui fragilise l’université et la recherche publiques, il est urgent de soutenir la liberté de produire et de diffuser la connaissance », expliquait un tract de l’intersyndicale.
Les revendications sont nettes : un budget rectificatif pour 2025, une réforme des bourses, un soutien accru au CROUS et l’abandon de toute hausse des frais d’inscription. « Nous exigeons un financement à la hauteur des besoins. Le contexte international ne saurait justifier l’appauvrissement de nos facultés. »
Au-delà des chiffres, les syndicats rappellent l’enjeu fondamental : garantir à toutes et tous un accès équitable à l’enseignement supérieur et à la recherche. « Alors que la science est attaquée, aux États-Unis comme ailleurs, il est plus crucial que jamais de défendre un service public fort, capable de relever les défis sociaux, économiques et environnementaux. On n’a aucun intérêt à se ranger derrière Macron. On doit s’organiser, résister et lutter ensemble. »