Comme ses voisins, l’homme veut rester anonyme. Depuis quelques mois, il subit les allées et venues de consommateurs de crack (stupéfiants), rue Geneviève de Gaulle-Anthonioz, à deux pas du siège de Rennes Métropole. « Nous avons une rampe commune d’accès à nos sous-sols avec l’agglomération », explique-t-il. « À cet endroit (et non loin), nous avons des SDF, mais aussi des crackeurs tous les jours. »
Malgré la présence de la police (deux ou trois tournées par semaine), les riverains n’en peuvent plus. « Les consommateurs étaient deux ou trois. Ils sont de plus en plus nombreux et squattent notre local à vélo. C’est irrespirable. On a même eu le feu durant le mois d’août. » A présent, les employés de Keredes, de Territoires (émanation de Rennes métropole) et de plusieurs autres entreprises ne peuvent plus mettre leurs bicyclettes dans l’espace dédié. « Ils montent leurs deux-roues dans les étages. »
Alertée par des syndics, Rennes métropole demande aux voisins d’appeler la police. « Mais rien ne bouge depuis. Il ne se passe rien. On récupère des seringues, de l’aluminium, des cuillères et des excréments, sans compter les dégradations (porte coupe-feu abîmée). Il doit y avoir un point de deal dans le coin. Car beaucoup quittent les lieux pour revenir cinq minutes après. À 18 h, les crackeurs sont déjà à leur deuxième dose. C’est triste pour eux, pour nous. Cela commence à être lourd. »
En face, les habitants se sentent tout autant concernés. Ils assistent impuissants au manège. « Ils ont des réunions avec leur bailleur Aiguillon», explique un voisin. «C’est tout le quartier qui n’en peut plus. » À Rennes, 33 points de deal étaient comptabilisés à la fin de l’année 2022, par la police dont treize dans les quartiers sud.
Infos + : des maisons abandonnées et vides sont occupées. « On y retrouve systématiquement des seringues partout », explique un professionnel de l’immobilier. « Il y a deux ans, cela n’existait pas. Des SDF squattaient, mais ce phénomène de stupéfiants n’était pas connu. »