Un jour ou l’autre, la gauche socialiste devait perdre des élections dans la capitale bretonne. C’estdésormais chose faite. Mais ce n’est pas la droite, ni En Marche qui ont réussi ce tour de force…ce sont tout simplement les Verts, leurs alliés. Dans pratiquement tous les cantons, les écologistes l’emportent facilement, lors de ce second tour des départementales.
Ce matin, de nombreux caciques du PS (comme Didier le Bougeant) doivent avoir la tête des mauvais jours. Ils perdent une partie de leur gagne-pain. Mais bien pis, ils laissent la main à des hommes et des femmes qui n’ont pas fait de la politique leur projet professionnel.
Un calcul politique !
Devant leur Waterloo politique, les Le Bougeant, Debroise, Maho-Duhamel et Bourcier doivent peut-être en vouloir à leur cheffe, Nathalie Appéré. En jouant la carte des alliances aux élections municipales avec les Verts, la maire de Rennes a donné à ses amis écologistes bien plus que de la légitimité, elle leur a donné de la visibilité.
Face à cette déroute, Nathalie Appéré tente de s’en sortir la tête haute. Elle prend à son compte la victoire des écologistes. « À l’issue de ce second tour des élections départementales et régionales, la gauche sociale et écologique sort renforcée dans notre département et dans notre région. Je me réjouis de ces résultats qui marquent les très fortes attentes de nos concitoyens en faveur de la justice sociale et d’une transition écologique ambitieuse. »
L’abstention trop forte
« Ensemble, continuons à construire avec enthousiasme un projet politique renouvelé pour les échéances nationales de l’année prochaine, et déjouons le scénario auquel notre pays semble promis depuis de trop longs mois. Pour cela, il est plus que temps que le débat démocratique retrouve une forme apaisée, loin des invectives, des postures et des caricatures incendiaires. C’est à ce prix que nous pourrons, collectivement, mettre un coup d’arrêt à l’affaiblissement de la vie démocratique de notre pays, une nouvelle fois marquée ce dimanche par une abstention très forte. »
Face à ce taux de participation faible, Nathalie Appéré appelle à un sursaut. Elle n’est pas la seule. De l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par la droite et En Marche, nombreux sont les candidats qui s’en plaignent. Heureusement, les élections présidentielles et municipales sont toujours plus suivies…et font l’objet d’un plus grand intérêt par les électeurs.
Le raz-de-marée vert
Dans le canton de Rennes 1, Marc Hervé et Emmanuelle Rousset sont les seuls socialistes à remporter une victoire…Ils avaient en face d’eux la droite représentée par Charles Compagnon et Amélie Dhalluin qui réalisent un score honorable (42 % des voix) dans une ville de gauche. Dans le canton de Rennes 2, la sortante PS, Catherine Debroise (vice-présidente du conseil départemental) et son colistier communiste Vincent Haloua sont battus par le binôme écologiste Denez Marchand et Manon le Frêne (65 % d’abstention).
Dans le canton de Rennes 3, le monsieur Sport du département, Frédéric Bourcier et Béatrice Hakni-Robin laissent la place aux écologistes Nicolas Perrin et Jeanne Larue (qui retrouve un poste de conseillère départementale). Dans le canton de Rennes 4, les Verts Sylvie Quilan et Yann Soulabaille battent Muriel Condolf-Férec et Didier Le Bougeant qui souhaitait réaliser un quatrième mandat. Dans le canton de Rennes 5, même victoire pour les écologistes. Olwen Denes et Caroline Roger-Moigneu balaient Vincent Maho-Duhamel et Monique Michelet. Enfin, dans le canton de Rennes 6, le centre-droit pourtant en tête au premier tour (Philippe Rouault et Anne Brice) perd face à un binôme écologiste Jean-Paul Guidoni et Régine Komokoli.