« Depuis notre plan de modération de la vitesse, 75 % des rues de Rennes sont déjà limitées à 30 km/h », explique Valérie Faucheux, adjointe aux mobilités, lors du dernier conseil municipal. « Mais la plupart des automobilistes ne le savent pas, mettant en danger la sécurité et la vie des habitants. Dans les dessertes de nos quartiers, ils perdent la notion de risque et roulent très vite. Ils ne respectent pas les pistes cyclables à double sens, le meilleur partage de la voirie… »
La ville n’est pas une route, elle est un espace de vie », rappelle Valérie Faucheux.
Pour contrer les comportements à risques dans les artères de nos quartiers, l’élue veut aller plus loin. « Le 30 km/h doit être la norme, le 50 doit être l’exception », assure-t-elle. Aujourd’hui, Valérie Faucheux souhaite emboîter le pas de 250 villes comme Bern, Bilbao, Paris, Milan, Grenoble, Lille, Montpellier ou encore Saint-Brieuc et Lorient. « Plus proche de nous, douze communes ont adopté ce même principe (Cintré, Betton, Thorigné). »
En limitant l’allure, l’adjointe espère un « bénéfice essentiel » pour la sécurité routière. « À 30 km/h, les risques d’incidents diminuent, la distance d’arrêt est réduite et le champ de vision est élargi. À Grenoble, par exemple, il y a 24 % d’accidents en moins pour les piétons depuis la limitation de la vitesse, d’après le centre d’études et d’expertise sur les dangers, l’environnement, la mobilité et l’aménagement ».
Le 30 km/h a peu d’impacts ! La perte de temps est de deux minutes sur un trajet de 30 minutes », assure Valérie Faucheux.
En adoptant ce principe, Valérie Faucheux espère même un cercle vertueux. « Ce sera un gain pour la santé des habitants et l’environnement. La ville à 30 réduit les nuisances sonores, améliore la qualité de l’air et favorise une conduite régulière et calme pour une baisse des émissions de polluants (diminution des accélérations et des freinages). »
À partir du mois de septembre, 94 % de la voirie passent à 30 km/et le reste du réseau dit « structurant » sera maintenu à 50 km/h. « La mesure sera effective dès le 4 septembre avec Chantepie, Saint-Jacques, Vezin et Chavagne », convient Valérie Faucheux. « Elle sera accompagnée d’un plan lisible et cohérent, d’une signalisation compréhensible et d’une “com” importante pour informer les automobilistes »
À l’annonce de cette nouvelle, Charles Compagnon (opposition Centre-Droit) a raillé cette belle « opération de communication et de marketing ». « Au regard de l’état de la voirie, des travaux, des embouteillages et des rétrécissements, il est déjà compliqué, voire impossible de rouler à plus de 20 km/h, aux heures de pointe dans notre ville ! ».
Mais au-delà de l’ironie, Charles Compagnon s’inquiète du contrôle des vitesses. « L’effectif des policiers municipaux reste insuffisant pour garantir une présence sur l’ensemble des quartiers et notamment après 20 h. » Un sentiment partagé par Sandrine Caroff-Urfer (Révéler Rennes, proche de Macron). « Les limitations actuelles à 30 km/h ne sont pas toujours respectées. » Afin de préserver une bonne cohabitation entre les usagers de la voie publique, l’élue demande des moyens concrets et à brève échéance.
