La plupart des festivaliers du Roi Arthur ne connaissent sans doute pas la chanson La Gadoue de Serge Gainsbourg, interprétée par Pétula Clark (voir ci-dessous). Pourtant, depuis vendredi soir, ceux qui séjournent dans le camping aux 10 000 places pourraient bien en fredonner les paroles pour se donner du courage. Car malgré les imperméables et les bottes en caoutchouc, la gadoue est omniprésente, collante, salissante, crottante et, avouons-le parfois un peu agaçante.
Mais malgré ces conditions météorologiques capricieuses, le camping du Roi Arthur reste toutefois le lieu où la convivialité se conjugue avec l’énergie débordante des festivaliers. Car, après les trois concerts enflammés du vendredi (voir notre article), la fatigue semblait en effet avoir peu de prise sur les jeunes participants. Même à trois heures du matin, la nuit s’animait encore de chansons improvisées, d’éclats de rire et de discussions passionnées.
Chaque recoin vibrait d’une ambiance unique, comme si chaque festivalier cherchait à apporter sa propre touche sonore (électro ou non) et continuer la fête. Les musiques, entendues ici où là, créaient un patchwork auditif qui reflétait la diversité des campeurs présents et ne semblait pas déranger les couche-tôt. « À 11 h, ce samedi matin, le réveil était un peu difficile », confie l’un d’entre eux, un sourire en coin.
S’installer ici, cependant, n’était pas une tâche facile. Planter sa tente relevait parfois de l’exploit, le sol boueux ajoutant une difficulté supplémentaire. Mais rien ne semblait pouvoir entamer la détermination des campeurs ou, dans le camping, tout était pensé pour garantir un minimum de confort. « Il y avait beaucoup d’espaces prévus pour chaque groupe. Ils permettaient à chacun de s’approprier un petit bout de terrain », affirme un festivalier.
C’est peut-être là que la magie opère : malgré la gadoue, malgré la pluie, l’esprit festif trouve sa place, sous l’œil attentif de l’association Utopia. Ce collectif assure la gestion du camping avec une équipe de 80 personnes (en rotation) sous la direction d’un régisseur passionné. Il est la vigie de ceux qui, encore cette année, vont se forger des souvenirs inoubliables et musicaux. Le festival se poursuit ce soir. Voir la programmation.
