La nuit est tombée sur Rennes, ce mardi 21 janvier 2025. Aux abords de la station Henri Fréville, dans le sud de la ville, les gyrophares bleutés de trois voitures de police éclairent l’avenue. Ils intriguent les passants et les usagers du métro, qui, dans la pénombre, ont du mal à discerner la scène du crime, derrière les rubalises.
Devant les rubans, cinq policiers bloquent l’accès, faisant reculer les curieux. Juste derrière eux, un homme de 48 ans s’est effondré un peu plus tôt, vers 18 h 15, dans une mare de sang, à proximité d’une poubelle. Touché à l’abdomen par plusieurs coups de couteau, il aurait titubé avant de s’écrouler sur le sol. En arrêt cardiorespiratoire à l’arrivée des secours, il n’a pas survécu malgré l’intervention du SAMU et des sapeurs-pompiers.
À la lueur de puissantes torches, les enquêteurs de l’ex-PJ scrutent chaque détail, disposant méthodiquement des marqueurs jaunes le long d’un passage entre deux immeubles de quatre étages. Ils relèvent le moindre indice. « Messieurs, ne restez pas là », indique un officier à trois jeunes. Plus loin, deux témoins oculaires sont conduits au commissariat pour être auditionnés.
Ce drame ravive le souvenir d’une autre attaque sanglante survenue au même endroit, le 29 mai 2023. Ce soir-là, vers 23 h 15, un homme de 26 ans, originaire du Sénégal et habitant le quartier, avait été pris pour cible devant la station Henri Fréville. D’après les images de vidéosurveillance, son agresseur aurait utilisé une machette. Grièvement blessée, la victime avait tenté de se réfugier dans le métro, s’effondrant sur le quai. Un sans-abri lui avait alors prodigué les premiers soins en lui posant un garrot à la jambe. Malgré l’intervention rapide des secours, il avait succombé à ses blessures peu après minuit.
