Il y a quelques décennies, les hôpitaux publics français accueillaient tout un chacun sans lésiner sur les moyens. Leurs services hospitaliers, confrontés à des personnes ne parlant pas le français, ne s’embarrassaient pas avec les problèmes de communication. Ils s’adaptaient. Tous les Français étaient pris en charge et les étrangers soignés gracieusement par la République.
« Tu venais à l’hôpital parce que tu étais malade, et quel que soit ton origine, tu étais en mesure de montrer ton mal. Nul besoin d’interprète. En cas de sérieux problème, c’étaient parfois des amis ou des membres de la communauté qui assistaient ces personnes en souffrance », explique un agent hospitalier. Mais, au fil des décennies la prise en charge a évolué : par besoin d’efficacité et de facilitation de l’accueil médical, le recours aux interprètes (peu nombreux!) est devenu nécessaire.
Heureusement, une infirmière de nuit au CHU de Rennes, Marion Vergaduer, a eu l’idée géniale de créer un site consacré à la traduction ! Son outil permet de traduire 50 phrases essentielles pour les soins dans les langues parlées dans 195 pays. « On perdait beaucoup de temps dans le diagnostic car on avait du mal à poser les bonnes questions, à avoir les réponses, se rappelle-t-elle. On faisait souvent à ces patients plus d’examens qu’aux autres », rapporte la soignante dans la revue Actusoins.
Le site ne prend pas en compte toutes les langues. Mais il lui manque seulement le turkmène, le groenlandais, la langue du Timor oriental et certains dialectes africains. En revanche, son usage est tout simple. Il suffit de cliquer sur les drapeaux du pays du patient, sur l’une des phrases et tout se fait automatiquement. Traleho a décroché le label « Droits des usagers de la santé » décerné au projet en 2017 par l’ARS de Bretagne. Reste à savoir ce que fera le CHU du pool traducteur du Réseau Ville Hôpital…