Face à la fréquentation en hausse des urgences hospitalières (+7,3 % entre 2021 et 2022 en France), le CHU n’est pas sans être inquiet sur les temps d’attente. Il utilise désormais l’intelligence artificielle pour désengorger une partie de ses services. Avec l’aide de l’entreprise Incepto, il a mis en place le logiciel « BoneView » développé par la société Gleamer piloté par le Dr Ulysse Donval, urgentiste.
En 2020, au CHU de Rennes, 18 % des passages aux urgences adultes relevaient de la traumatologie
Cet outil améliore la fluidité du parcours des soins des personnes souffrant de traumatisme (fracture, entorse). « Dès son admission, le patient intègre la filière de prise en charge « petite traumatologie », explique le CHU. « Après s’être rendu au service d’imagerie, il est reçu par l’urgentiste qui dispose alors d’une première lecture de l’image par IA qu’il s’agit de conforter. Les résultats issus de cette double lecture participent ainsi à une meilleure orientation. »
Après plus d’un an d’utilisation, la durée moyenne de passage a diminué de 21 % pour les hospitalisés sans fracture et de 27 % pour ceux avec fracture, soit une réduction de 1 h à 1 h 20 d’attente. « Grâce à cette approche intégrée où l’IA s’insère dans l’organisation, la fluidité et la qualité de la prise en charge des patients relevant de la filière traumatologie ont été nettement améliorées », précise le CHU.
Autrefois considérée comme de la science-fiction, l’intelligence artificielle est devenue en quelques années une réalité pour de nombreuses spécialités médicales. C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’imagerie où le recours à l’IA à des fins diagnostiques est de plus en plus répandu. Depuis 2019, le CHU de Rennes travaille avec Incepto au développement d’un algorithme d’aide au diagnostic du cancer de la prostate en IRM : “Paros”.