Pour une première, la jeune maraîchère Carole Guérin n’a pas fait les choses à moitié : elle a visé les Lices. « Je voulais commencer avant le 1er janvier 2025 », confie-t-elle. Établie à Saint-Maugan, au cœur du Pays de Brocéliande, elle aurait pu opter pour un marché plus familier, comme celui de Sainte-Thérèse, où elle avait fait ses premières armes avec un concurrent néanmoins respecté.
Ce 7 décembre, vers 7 h, Carole est arrivée tôt sur la grande place rennaise, avec ses cageots et ses cagettes dans sa « petite » voiture. Comme le veut tradition commerciale, elle a eu la chance d’été tirée au sort.
Une fois installée, juste en face des Halles centrales, la jeune femme a commencé à vendre ses navets, carottes rouges, roquettes, poireaux et courges, soit une dizaine de produits. « Habituellement, je livre aux proches et à un maraîcher de la région. Les Lices, ça me faisait un peu peur. Mais la ville de Rennes m’a déclaré que c’était, ici, que j’avais plus de chances d’obtenir une place. Alors, je me suis dit : allez, hop, tant qu’à faire ! », explique-t-elle avec un sourire.
Si, pour cette première, les patates douces manquaient à l’appel, Carole assure : « Ce sera pour la semaine prochaine. »
Faute de paravent, Carole n’a pas toujours eu très chaud. « Heureusement, j’avais mis de grosses chaussettes et une doudoune », dit-elle en rigolant. Mais pour affronter la pluie et le vent, elle était surtout de très bonne humeur. « Pour l’occasion, ma fille Lucille est venue me filmer tandis que mon fils n’a pas réussi à se lever… », confie-t-elle. « Ici, les gens sont très gentils, très sympas. Bien sûr, chacun a ses habitudes, ses maraîchers. Mais quand ils découvriront mes carottes, ils reviendront peut-être. On verra bien ! », ajoute-t-elle, un brin philosophe. « Quand tu te lances sur un marché, ce n’est jamais facile. »
Samedi prochain, si le temps le permet, elle retournera assurément dans la capitale bretonne. « J’espère avoir trouvé une fourgonnette d’occasion pour transporter toute ma marchandise et mon matériel », précise-t-elle. Dès ce samedi, la maraîchère attendra de pied ferme (ou frigorifié) les visiteurs (sauf en cas de tempête) et à Pacé, ce mercredi. « Il faut bien commencer, mais je compte bien m’étoffer et me développer ! », lance-t-elle. Jardin maraîcher de la Ville-es-Fénisse, 35750 Saint-Maugan.