Le soleil du matin illumine les rues du quartier Saint-Martin, encore marquées par les stigmates des inondations. L’eau s’est enfin retirée, mais elle laisse derrière elle boue, détritus et maisons en partie dévastées. En ce premier jour de février, non loin de l’écluse, une poignée de bénévoles s’est donné rendez-vous. Ils sont armés de seaux et de raclettes, prêts à redonner un peu d’espoir aux sinistrés.
Face à eux, un agent de la ville, tout de jaune vêtu, expose calmement le plan de la matinée. « La collectivité a décidé de monter cette opération pour venir en aide aux habitants touchés par la crue », explique-t-il. « Maintenant que la décrue est amorcée, il s’agit d’évaluer les besoins, de nettoyer les maisons et d’apporter un soutien concret. »
« Important de donner un coup de main »
Chez les bénévoles du jour, l’ancienne Rennaise Chloé écoute attentivement. Venue de l’extérieur de Rennes, elle n’a pas hésité à faire le déplacement. « J’ai vu les images de la crue à la télé, la vitesse du courant m’a impressionnée », raconte-t-elle. « J’avais peur de voir l’après… Mais pour moi, c’était évident de venir épauler les gens. Il faut que les habitants puissent retrouver une vie sereine et propre le plus vite possible. »
De part et d’autre de l’écluse, les bénévoles sont répartis en petits groupes. Leur mission : frapper aux portes, proposer leur aide et repérer les besoins urgents. « Il y a des bennes mises à disposition pour jeter ce qui est irrécupérable », précise l’agent de la ville. À côté de lui, Didier Chapellon, élu en charge de la biodiversité, observe l’énergie déployée sur le terrain. « On entre dans la phase de nettoyage », assure-t-il. « Il y a une vraie mobilisation sur tous les sites touchés de Rennes. Cette solidarité est précieuse. Elle devrait faire plaisir aux sinistrés, en tout cas les soulager un peu ! Les inondés ont vécu des moments très durs, c’est important qu’ils se sentent soutenus. »
Un quartier uni
Parmi les habitants, certains peinent toujorus à réaliser l’ampleur des dégâts. Une résidente, les bottes couvertes de boue, confie avec émotion. « Nous en aurons pour toute la journée… et encore, on ne sait pas combien de temps cela prendra avant de retrouver une situation normale. » Malgré la fatigue et la détresse, un élan de solidarité s’est créé en cette matinée soleilleuse. « Ce qui est beau, c’est de voir autant de gens se mobiliser », sourit un bénévole, entre deux allers-retours à la benne. « On ne se connaît pas, mais on est là pour la même chose : aider. »