Après son roman écosensible, Les voix des chamans, situé en Mongolie (Vibration éditions), l’auteur, par ailleurs professeur de lettres classiques dans la région rennaise, effectue une plongée dans l’Antiquité pour évoquer le jeune empereur Néron. Jean-Louis Lozac’hmeur a accepté de nous livrer quelques mots pour la parution de son livre.
Qui est Néron pour vous ?
Néron était un séducteur qui voulait être aimé, aimé de tous et du peuple, et qui, à sa manière, semble avoir été sincèrement amoureux, notamment de Poppée, sa maîtresse.
Pourquoi ce titre faisant référence à James Bond ?
Le titre est une boutade, mais qui a une part de vérité. Néron possédait le goût du secret. Il était entouré d’un univers de complots, machinations et d’exécutions. Comme le fameux agent secret, il avait le permis de tuer n’importe qui à n’importe quel moment : il suffisait qu’il prononce quelques mots et un destin chavirait et s’achevait.
Ce livre parle-t-il de secrets et d’exécutions ?
Pour éviter toute méprise, c’est un dialogue qui oppose le jeune empereur à son ancien maître et premier ministre, le philosophe Sénèque, qui avait été chargé de son éducation. C’est une confrontation secrète entre les deux personnages. Mais ce texte est avant tout une rencontre fictive mais qui est vraisemblable. Les personnages qui apparaissent ont tous existé.
Quelle est la trame de votre livre ?
Néron a fait le vide autour de lui : aucun membre de sa famille n’a survécu à son arrivée au pouvoir. Mais un complot est mené par un certain Pison qui vise à poignarder l’empereur dans les souterrains du Colisée. L’empereur est averti par un de ses affranchis. Il va profiter du prétexte pour se débarrasser d’ennemis politiques et de Sénèque. Néron a donc convoqué Sénèque, bien qu’innocent, pour le condamner au suicide.
Au suicide ? C’est à dire ?
Sénèque est un personnage connu à Rome. Néron ne peut pas le faire décapiter en place publique, ni le faire égorger. Alors, pour se moquer de son ancien professeur qui a rédigé plusieurs traités sur la façon de bien mourir, il l’oblige à mettre en application ses principes philosophiques, comme Socrate l’avait fait en son temps.
Pourquoi se plonger ainsi dans l’Antiquité ?
L’abus de pouvoir de certains dirigeants et les exécutions qu’ils ont provoquées ont malheureusement traversé les siècles. Le siècle dernier en donne beaucoup d’exemples, à travers les dictatures nationalistes ou communistes. L’ambition et la folie aveugle qui s’emparent de certains hommes parvenus aux pleins pouvoirs me semblent encore pleinement d’actualité. Sénèque est la dernière figure du père que Néron doit éliminer avant de créer sa nouvelle dynastie.
Bons baisers de Néron. Jean louis Lozac’hmeur. Editions Edilivre Aparis. 9,50 Euros. Livre à commander dans n’importe quelle librairie (à partir du déconfinement…) ou sur le site : Edilivre.com
