Durant deux jours, les 14 et 15 septembre, le stock-car de Bonnemain a rassemblé les amateurs de mécanique, sous un soleil presque printanier. Comme chaque année, l’événement a séduit les passionnés de tonneaux, de courses de fourgonnettes et de grands prix. Personne ne voulait manquer les épreuves sur le circuit en béton de 150 mètres de la Moigneraie, où, pour cette nouvelle édition, 170 pilotes ont tenté de décrocher le Graal devant des spectateurs avertis.
Pour les non-initiés, l’un des spécialistes, Arnaud Guyonvarch, membre des « Moteurs en Folie Merléaciens » (LMEF), n’était pas de trop. Il expliquait les rudiments de cette discipline unique où l’on recycle de vieilles voitures — comme des 205 ou des R5 — en guimbardes rutilantes capables d’atteindre près de 50 kilomètres par heure en tours de chauffe. « Dans cette compétition, tu passes là où il y a de la place », précise-t-il. « Tu fonces, et tu verras après. »
Mais cet après-midi, le chauffeur n’est pas derrière le volant, mais soutient sa femme Virginie. « Elle n’est pas dans son meilleur jour. La voie en béton ne semble pas lui convenir », admet-il. Lui, plus qu’un autre, connaît les difficultés de sa discipline. « La première fois que tu participes à une telle compétition, tu as les jetons. Mais avec le temps, on s’y habitue. » Devant lui, les fourgonnettes sont maintenant en piste. « Un concurrent est en train de refaire le talus », plaisante un spectateur. « Il n’y a pas vraiment de logique au départ, chacun se place où il veut. Les plus téméraires se retrouvent souvent aux avant-postes ! »
Dans ce grand jeu de « pousse-toi de là que je m’y mette », beaucoup de prétendants reçoivent des applaudissements nourris et les vivats de la foule. Mais ceux qui finissent hors de la piste ne sont pas oubliés pour autant. Ils ont eu le droit à tout autant de reconnaissance des speakers et des spectateurs. Rien à voir avec Alain Prost ou Fangio, mais ces pilotes de Bonnemain méritaient eux aussi un brin de gloire.