Le maçon, âgé de 40 ans, a obtenu gain de cause contre le CHU de Rennes. Par un récent jugement du 14 mars dernier, le tribunal administratif de Rennes a reconnu une erreur médicale dans sa prise en charge, après son accident du travail survenu en décembre 2019.
Ce jour-là, l’homme avait été conduit aux urgences pour une fracture du tibia et du péroné gauche. Mais une autre blessure, au pied cette fois, était passée inaperçue. Une fracture du calcanéum (l’os du talon), pourtant visible sur les radios, n’avait été détectée que trois semaines plus tard. Entre-temps, le patient avait dû retourner deux fois au CHU, toujours gêné par des douleurs au pied. Ce retard de diagnostic a été reconnu comme une faute. Selon un expert, il a fait perdre au maçon 50 % de chances d’éviter les séquelles qu’il subit aujourd’hui.
Ce retard de diagnostic, qui n’est pas contesté en défense, constitue une faute de nature à engager la responsabilité pour faute du CHU de Rennes »
À cause de cette erreur, le bénéficiaire des soins souffre aujourd’hui d’une boiterie modérée, mais permanente, d’une raideur du pied et d’un déficit fonctionnel évalué à 10 %. Ces séquelles ont aussi des conséquences sur sa carrière de maçon. Monter ou descendre des échafaudages est devenu compliqué. Il a dû arrêter son activité pendant plusieurs mois et changer de statut professionnel.
Pour l’aider à faire face, le tribunal a accordé une indemnisation totale de 30 932,86 euros. Cette somme couvre notamment : les douleurs endurées, le besoin d’assistance temporaire à domicile, les frais médicaux, la perte de confort liée à la claudication, l’impact sur l’exercice de son métier. À cela s’ajoute un montant de 6 416 euros pour adapter son véhicule avec une boîte automatique, et 1 500 euros de frais de justice. Le CHU devra également verser 3 592 euros à la CPAM pour les frais de santé avancés et remboursera chaque année, sur présentation de justificatifs, les chaussures orthopédiques nécessaires à la marche du patient.