Encore une fois, ce jeudi 28 avril 2022, Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, s’est exprimée sur le chantier de la ligne B. Encore une fois, elle a évoqué de possibles retards. « Je souhaite manifester les doutes qui sont les nôtres, sur la capacité réelle de Siemens à tenir les délais sur lesquels il s’est engagé. Ces doutes sont fondés sur la manière dont se déroule la marche à blanc que nous observons quotidiennement. Je ne peux donc tout simplement pas vous garantir ce soir les échéances. »
Sortir les rames…
Pourtant, l’élue avait promis une ouverture d’ici à la fin mai 2022, soit vingt ans plus tard l’inauguration de la ligne A. Cela aurait eu de la gueule… Mais que nenni, rien n’est prêt ! Le constructeur de rames n’a de cesse de sortir les… rames depuis la fin de l’année 2020 (fin de chantier prévu initiale). Il n’a de cesse de porter le chapeau devant la presse. D’un air contrit, ses responsables évoquent des problèmes de galets, de sécurité, de covid devant un public contraint d’avaler des couleuvres. Bref, ils sont les coupables idéaux. Les fautifs.
Interrogés par nos soins, les ingénieurs de Siemens refusent de s’exprimer. « Je vous rappellerai », affirment-ils. Mais de transparence, tintin ! Pas un n’a même le courage de parler en off. Nous n’avons le droit qu’à des conférences de presse préparées par les services de communication de la ville et du groupe Siemens où tout mot est pesé, où toute com’ est ficelée à l’avance. Encore ce soir, la maire, en bonne politicienne, a préféré devancer les attaques de son opposition en jouant la contrition feinte.
Les contribuables ont le droit de savoir !
Dans une agglomération où l’on met en avant le débat citoyen, ce dossier à 1, 342 milliards aurait nécessité un peu plus de respect du contribuable. On aurait aimé des points réguliers de la municipalité sur les dysfonctionnements, on aurait aimé des communiqués et des visites de chantier (comme la commune rennaise l’a entrepris pour les différentes et nouvelles stations). Au lieu de cela, on a eu le droit aux cachotteries et pis encore aux non-dits ! Le Tour de France cycliste n’est même pas parti de notre bonne ville pour cause d’inauguration du métro.
Face à ce fiasco, on ne connaît pas le montant des éventuelles indemnités versées par Siemens. On ne sait encore moins pourquoi la municipalité a choisi des rames ultra contemporaines au lieu de privilégier de plus anciennes… En revanche, faute de transports en communs, les automobilistes expérimentent les bouchons. Les Rennais vivent la galère de la mobilité. Car oui, la métropole est responsable d’avoir rétréci des chaussées et construit des voies cyclables, sans être assurée de l’ouverture de la ligne b.
Aujourd’hui, les stations de métro sont flambantes neuves et désespérément vides. Aujourd’hui, les parcs relais sont flambants neufs et désespérément vides. La politique est l’art d’anticiper. Mais malgré des cohortes de communicants, d’ingénieurs, de chargés de missions et d’élus, la métropole n’a pas su pressentir les ratés. Elle a ramé… Elle a manqué de transparence dans une période où les citoyens ont besoin d’information, de confiance, de lien avec leurs élus. Tout a été caché sous le tapis, tout est resté enfoui sous terre, comme ce métro qui n’arrivera pas avant la fin Toussaint. Presque dix ans de travaux…