La BD est dense, très dense (104 pages). Cache-cache bâton, tel est son nom, est l’œuvre d’un dessinateur connu et reconnu. Il est écrit et dessiné par Emmanuel Lepage, grand prix du festival Quai de Bulles et peintre officiel de la Marine (ce qui est pas mal !). Cocorico, cet ovni de la bande dessinée (encensé par France Inter) se déroule dans notre campagne bretonne, à Betton et à Rennes. Il évoque le passé (en noir et blanc) d’une communauté où Emmanuel Lepage a vécu durant ses années de jeunesse, au lieu-dit le Gilles-Pesset. À la recherche de sa petite madeleine de Proust, il mène l’enquête auprès des anciens membres. Il tente de comprendre les succès (et les échecs) de l’expérience auprès de ses parents et de leurs amis. On ne dira pas en revanche ce qu’il advient de ses investigations. Dans cet ouvrage, on a beaucoup aimé son plongeon dans le mouvement de pensée La vie nouvelle (inspirée par Emmanuel Mounier) et sur les traces rouges du moine rouge de l’abbaye de Boquen (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Besret). On a beaucoup apprécié cette dichotomie entre les bons et les mauvais souvenirs. On a un peu moins goûté les digressions nombreuses au fil des pages qui pour beaucoup de lecteurs ne faciliteront pas leur lecture. Mais ce volume, édité chez Futuropolis, est assurément de référence pour la qualité du dessin, pour son côté messianique et philosophique, pour son aspect personnel et sur sa réflexion sur l’habitat partagé (très tendance aujourd’hui à Rennes). Cache-Cache bâton, par Emmanuel Lepage, aux éditions Futoropolis, au prix de 29, 90 euros.
