« C’est un monde froid, où vivent les bancs de poissons transparents, un monde où tous les bruits sont différents », écrit Jean-Marie Gustave Le Clézio, dans Tempêtes, en 2014. En lisant ces quelques lignes, on plonge allègrement dans la nouvelle exposition des Champs Libres, intitulée sobrement Artic Blues.
Ici, pas question de chercher des icebergs, des ours blancs, des otaries, des Inuits encapuchonnés dans des manteaux de rênes. Ici, tout est suggéré dans des photographies, des vidéos, des installations et des créations sonores. On est à la frontière de l’art et de la science. On est dans un jeu de lumières blafardes ou éclatantes, entre jour et nuit, entre profondeur abyssal et glaces craquantes sous nos pieds.
Bienvenue dans un monde où les artistes sont les témoins du travail scientifique, où les émotions artistiques atteignent parfois les origines du monde. Mais jamais nous sommes loin des préoccupations écologiques, de l’engagement. Beauté et poésie nous rappellent nos sens premiers, nous renvoient à la dégringolade vers l’abîme, aux rives d’un océan en convalescence. Ce monde-là est à voir avant qu’il ne soit trop tard !
Ce parcours d’exposition restitue au public sept années de recherche et de résidences entre artistes et scientifiques au sein du Laboratoire international associé BeBEST qui s’appuie sur la collaboration entre le laboratoire LEMAR (CNRS/Ifremer/IRD/UBO) et l’Ismer en collaboration avec le Museum national d’Histoire naturelle. Artic Blues, exposition jusqu’au 24 avril 2022, salle Anita Conti, Les Champs Libres. Libre et gratuit.