Samedi dernier (15 avril), une manifestation sauvage contre la réforme des retraites est à l’origine d’affrontements et de nombreuses dégradations dans le centre-ville. À 16 h 45, comme le montre une vidéo, un homme est violemment repoussé en arrière par un policier. Sa nuque heurte le trottoir. Toutefois, il arrive à se relever et s’adresse aux forces de l’ordre. En guise de réponse, il reçoit un coup de matraque puis, il est maîtrisé au sol par six CRS. L’un des agents monte avec deux pieds sur l’une de ses chevilles.
L’individu a fait l’objet d’une convocation devant la justice pour outrage et rébellion. »
Lors de l’intervention, la journaliste Anna Margueritat, travaillant pour le studio de photo Hans Lucas Agency, demande fermement aux hommes en tenue de ne pas mettre de genou sur le dos de l’homme. « Vous allez l’asphyxier comme cela, » indique-t-elle. En réponse, le policier lui demande de « dégager ». « J’étais identifiée avec un brassard et j’avais sorti ma carte de presse », explique-t-elle sur les réseaux sociaux.
Immédiatement, la vidéo est partagée sur la toile, notamment par le site Violences policières. Elle a été vue plus de deux millions de fois par de nombreux internautes. Interpellée par des journaux, la direction générale de la police nationale ne veut pas se prononcer. Elle désire enquêter sur les faits. « Les personnes qui estiment avoir fait l’objet d’actes illégaux de la part des forces de l’ordre peuvent naturellement porter plainte ou faire un signalement sur la plateforme nationale de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), » commente ce soir, Philippe Astruc. « Dans le cadre de ce mouvement social, cinq recours devant la justice ont été ainsi déposés dont l’un pour violences a entraîné une mutilation. Cette dernière a été confiée par le parquet de Rennes à la police des polices. »
Cette affaire prend désormais une tournure politique. Le député insoumis Frédéric Mathieu (https://www.facebook.com/frdric.mathieu) s’est fendu d’une lettre au ministre de l’Intérieur, ce 18 avril. Il y fait état « d’agissements illégaux de la part de la police nationale et au centre desquels semble s’illustrer » la CRS 8. « visibles. Outre le non-respect de l’obligation d’identification des agents en mission, la technique du plaquage ventral est une méthode dangereuse, ayant déjà entraîné de trop nombreux décès en France. Comme des ONG, je soutiens que cette méthode doit être interdite au plus vite. »
À la suite de cette affaire, Frédéric Mathieu demande de procéder à l’arrêt de déploiement de la CRS 8 à Rennes. « Il serait par exemple judicieux de faire appel à des unités qui ne se comportent pas comme des commandos en terrain ennemi. Le retour de la paix sociale exige un préalable. L’attitude des forces de police doit être de nature à inspirer respect et considération de la part de l’ensemble de la population, comme le prévoit le code de déontologie. » Voir la vidéo.
Photo : capture d’écran.
🟡 Signalement n°5819
Manifestant poussé en arrière la CRS 8, sa nuque heurte le trottoire. Par la suite lors de son arrestation, un CRS lui écrase le cou du genou.#Rennes, 15 avril, Source 🎥 @LtrNoraa#ReformeDesRetraites #ConseilConstitutionnel #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/7W3WR1ECi9
— Violences Policières (@violencespolice) April 15, 2023
Anna Margueritat intervient, de peur pour la vie de la personne écrasée par le genou du CRS8.
Elle paiera le prix de cette assistance à personne en danger, par une menace encore en tir rendu de l'arme en hurlant "tu dégages!!!"
Un tir dans la tête à cette distance serait létal pic.twitter.com/BjbcQwtZg3— Ema (@m_a_ema) April 15, 2023