Le 6 août dernier, un incendie a dévasté l’ancien séminaire de Saint-Méen-le-Grand, un bâtiment classé monument historique de 2 500 m² qui abritait 37 logements. Deux mois après cette tragédie, les traces de ce drame sont encore visibles, tant sur l’édifice que dans la communauté. « Le jour de l’embrasement, 92 personnes occupaient des appartements allant du type 1 bis au type 5 », explique Julia Lagadec, directrice générale d’Espacil Habitat. « Elles habitaient exclusivement des logements sociaux, réhabilités en 1979. »
Après le sinistre, un collaborateur, autorisé par les pompiers, a récupéré les effets personnels dans les appartements toujours accessibles. « Nous avons recouvré ce qui était essentiel pour les habitants, comme les médicaments », précise Julia Lagadec. Mais aujourd’hui, l’entrée de l’immeuble est impossible en raison de la structure en bois gravement endommagée. « Certains matériaux pourraient aussi contenir de l’amiante. Fort logiquement, nous ne pouvons pas autoriser le retour dans ce bâtiment avant d’avoir la certitude qu’il n’y a aucun risque sanitaire. Nous devons attendre la permission des experts », ajoute-t-elle.
Mais qu’en est-il du sort des locataires privés du jour au lendemain de leur toit ? Sur les 37 ménages, 25 ont été relogés dans le parc d’Espacil Habitat, malgré un contexte tendu immobilier. « Nous leur avons proposé des solutions d’urgence qu’ils ont acceptées en connaissance de cause. La plupart du temps, nous avons pu répondre à leurs besoins. Certains ont même pu se rapprocher de leur lieu de travail ou de leurs amis. Pour ceux qui n’avaient pas d’attache à Saint-Méen, nous avons trouvé des solutions en Ille-et-Vilaine. Certaines situations de détresse se sont presque transformées en soulagement lorsqu’on a pu leur offrir un appartement qui correspondait vraiment à leurs envies. »
« Nous avons fait tout notre possible pour que chacun retrouve la sérénité après un tel drame. Nous avons reçu des retours positifs des locataires sur notre réactivité et nos propositions de relogement », témoigne Julia Lagadec.
Cinq autres ménages ont retrouvé un logement dans le parc privé ou par leurs propres moyens. « Quatre autres personnes souhaitent absolument rester à Saint-Méen. Elles sont prêtes à attendre. Elles sont actuellement hébergées temporairement chez les sœurs de Saint-Méen, en espérant une prochaine solution. » Deux mois après ce désastre, la directrice souligne désormais l’énorme mobilisation des collaborateurs d’Espacil. « Ils ont assuré trois semaines de permanence quotidienne pour accompagner les occupants dans la recherche de logements ou encore la déclaration de sinistre. Au-delà de notre mission, la municipalité de Saint-Méen et le CDAS se sont mobilisés. Il y a eu un véritable élan de solidarité des acteurs locaux. Même la congrégation des sœurs a ouvert ses portes. Le soir de l’incendie, huit personnes dormaient chez elles. Le lendemain, une salle de la mairie était pleine à craquer de dons de vêtements. »
Pour le moment, il est impossible de prévoir une date pour les travaux de reconstruction. « Cela prendra des années, d’abord parce qu’une partie du bâtiment est classée historique, ensuite parce que nous devrons trouver des artisans qualifiés. Il faudra du temps avant de pouvoir reloger des gens dans cet immeuble. » L’édifice est actuellement sous vidéoprotection pour prévenir tout vol.
Informations supplémentaires : Il y a trois ans, une partie du monument historique a fait l’objet d’une restauration : ajout de volets, remplacement des sanitaires et de la robinetterie, réfection de l’électricité et peinture des communs. L’origine de l’incendie reste inconnue à ce jour. « Les expertises sont toujours en cours. Compte tenu de l’ampleur des destructions, les recherches seront complexes. » Une cage d’escalier a néanmoins été épargnée. « Les six logements de cette partie auraient pu être à nouveau occupés, mais la chaudière collective se trouve dans un bâtiment largement sinistré. Nous ne pouvons donc pas remettre le chauffage et l’eau ! Pour les locataires qui souhaiteraient récupérer leurs affaires, nos agences restent à leur disposition pour toute demande. » Crédit : SDIS 35.