Jeudi 17 septembre, 23 heures, sur le Mail, les cafés ferment boutique, conformément à l’arrêté préfectoral de la préfère Michèle Kirry pour lutter contre la propagation du virus. « Cela fait mal au cœur » explique le tenancier d’un bar. « On nous tue à petits feux ! Pourquoi fermer à 23 heures et non à 1 heure du matin ? Le virus est aussi virulent la nuit que le jour…. » Comme beaucoup, il veut déposer un recours contre la décision préfectorale auprès du tribunal administratif de Rennes. « Cette contestation est fondée juridiquement dès lors que la motivation préfectorale est incohérente », explique son avocat. « La fermeture à 23 heures n’est pas adaptée et proportionnée à la situation rennaise dès lors que les étudiants continuent à faire la fête jusque tard dans la nuit… »
C’était noir de monde
Plus loin, place des Lices, les bars ferment aussi à 23 h pétantes. « C’est dramatique », précise un cafetier. « C’est comme si nous étions boulangers et on nous demandait de baisser nos rideaux à 16 heures avant le goûter…C’est une atteinte à notre liberté d’exercer le commerce. Cette fermeture n’empêche pas les rassemblements… » Un autre est plus virulent. « Il est minuit quinze », déplore-t-il. « Les bars sont fermés depuis 1h15… pour respecter les protocoles sanitaires. Mais il y a toujours autant de monde dans les rues. Ne fallait-il pas sanctionner d’une fermeture les établissements n’ayant pas respecté les règles avant de sanctionner tout le monde ? »
Pas très citoyen
A la différence du Mail, la place des Lices est noire de monde. De nombreux étudiants (masqués ou non) chantent, rigolent et parfois picolent. « On est jeunes », dit l’un. « On ne va pas tout nous interdire », ajoute-t-il. « On peut les comprendre », assure une dame respectable. « C’est la spécificité rennaise. Rennes est une ville festive. Et puis beaucoup de ces jeunes font attention et portent le masque. » A deux pas, des policiers ont stationné leur fourgon. Mais au regard de la foule présente, il leur est visiblement difficile de disperser tout le monde. « Je ne comprends pas l’attitude de tous ces gens », s’indignait ce matin un riverain. « Ce n’est pas très citoyen à l’égard des personnes à risque et des seniors. » Vendredi matin, très tôt, on continuait à fêter la rentrée estudiantine.