C’est désormais officiel : le mouvement écologiste Confluences construira une liste d’union dès le premier tour des municipales de 2026, aux côtés du Parti socialiste et de la maire sortante Nathalie Appéré. Cette annonce fait bondir les Insoumis rennais, qui dénoncent un abandon des principes portés par le Nouveau Front populaire (NFP) et promettent leur propre candidature, indépendante (voir leur tweet).
« Une décision consternante »
La réaction de La France Insoumise ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué offensif, les militants rennais fustigent le choix des écologistes de rejoindre le PS. «C’est une décision consternante, mais elle ne privera pas les Rennais d’une véritable alternative de gauche et de rupture ». Pour les Insoumis, cet accord tourne le dos à l’esprit du NFP, fragilisé notamment par le refus du Parti socialiste de voter la motion de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, en septembre dernier.
Les Insoumis accusent aussi la maire sortante Nathalie Appéré d’avoir, depuis juin, multiplié les blocages pour empêcher la construction d’une candidature unitaire. En conséquence, La France Insoumise mènera sa propre liste aux municipales de 2026 à Rennes, « fidèle à l’esprit du Nouveau Front populaire», portée par un programme de rupture sociale et écologique. «Nous regrettons profondément le choix des écologistes, qui prive les Rennais es de la possibilité de voter pour une véritable liste du Nouveau Front Populaire à Rennesr», ajoute le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
Le retour d’un vieux scénario ?
Mais ce scénario — la division à gauche dès le premier tour — n’est pas nouveau à Rennes. Lors des élections municipales de 2020, déjà, la main tendue des Insoumis vers les écologistes était restée lettre morte. À l’époque, Enora Le Pape et Jean-Paul Tual (ancien conseiller municipal) avaient lancé un appel à une large liste citoyenne. Ils espéraient un rapprochement avec EELV, Place Publique ou Génération.s. Mais les Verts avaient choisi de faire cavalier seul, avec Matthieu Theurier en tête de liste, avant de fusionner avec le PS au second tour. Les Insoumis, eux, étaient restés à la porte, battus dès le premier tour avec 7,54 % des voix.
Un épisode que les Insoumis n’ont jamais digéré. « Les 3 413 électeurs et électrices ayant voté pour Rennes en Commun auraient sûrement mérité plus de considération », estimaient-ils après leur exclusion du second tour. À leurs yeux, l’union PS–EELV d’alors relevait déjà de l’« opportunisme politique », et les critiques contre la majorité municipale sortante n’avaient pas manqué : abattage des arbres, projets immobiliers contestés, pollution du bassin de la Vilaine, blocages dans les aides sociales…
Depuis, les Insoumis ont continué de s’organiser, refusant de disparaître du paysage politique local. Tractages, portes-à-portes, réunions de quartiers, notamment à Villejean et à la Binquenais, se sont notamment multipliés ces derniers jours. Ils entendent proposer une autre voie, fondée sur un programme déjà bien balisé : gratuité progressive des transports, RER métropolitain, 100 % de bio dans les cantines, démocratie participative, logements écologiques… Leur message est clair : pas question de laisser les Rennais sans une véritable alternative à gauche. Une division de la gauche qui pourrait peut-être faire le jeu de la droite.


