Mardi 7 janvier, à 20 h, place Sainte-Anne, l’Union Pirate (syndicat étudiant de Rennes 2) a appelé à un rassemblement pour fêter la « mort du vieux fasciste ». « Jean-Marie Le Pen est décédé, Rennes explose de joie ! », déclarait le collectif sur la plateforme X. Faisant suite à cet appel, environ 250 jeunes étaient présents, selon les estimations de la police.
La soirée, d’abord festive avec des feux d’artifice et de la musique, a rapidement dégénéré en heurts avec les forces de l’ordre. Des feux de poubelles ont été allumés, et des projectiles ont été lancés. Vers 21 h 15, après avoir procédé aux sommations d’usage, la police a décidé de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogènes. « Les tirs de mortiers en plein centre-ville représentent un réel danger. Nous devons éviter tout risque d’incendie, surtout dans une zone sensible comme celle-ci », a confié ce matin une source policière.
Déterminés, les manifestants ont poursuivi un jeu de cache-cache avec les forces de l’ordre dans les rues avoisinantes jusqu’à 23 h. Certains jeunes ont tenté d’ériger des barricades devant l’église du Vieux Saint-Étienne et ont tiré quelques mortiers. Toutefois, le calme est revenu vers 23 h, dans le coeur de ville.
La soirée a entraîné la fermeture temporaire de la station de métro Sainte-Anne.
Le dernier épisode de la soirée s’est déroulé sur le Mail, peu avant 23 h 30, où quelques feux d’artifice ont ponctué la fin de ces rassemblements. Au total, les pompiers ont recensé sept incendies de poubelles. La police, de son côté, a procédé à six interpellations, concernant des individus âgés de 21 à 31 ans.
Ces événements à Rennes font écho à d’autres manifestations similaires en France, notamment à Paris, place de la République, où certains manifestants ont ouvert des bouteilles de champagne pour marquer l’occasion. Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a fermement condamné ces regroupements. « Rien, absolument rien, ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, même d’un adversaire politique, devrait inspirer retenue et dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses », a-t-il écrit sur X. Voir la réaction de Jean-Luc Mélenchon, leader des insoumis.