« J’ai perdu 16 ans de ma vie à cause du vol de mon ordinateur, » déplore lundi dernier le retraité désabusé devant le tribunal correctionnel. « Après ce cambriolage, j’ai dû quitter ma maison. À mon âge, c’est terrorisant, » indique une autre femme de 70 ans en pleurs. « Depuis les faits, je ne peux plus rester seule chez moi la nuit », ajoute une dame d’une quarantaine d’années.
Devant la justice, une vingtaine de victimes demande réparation (des dizaines de milliers d’euros). En face d’eux, un Russe de 41 ans et une Italienne de 24 ans comparaissent pour des méfaits commis durant les mois d’octobre et de novembre 2021. Ils ont volé des ordinateurs, des tablettes, des enceintes, des bijoux, des parfums et des pièces d’identité.
Chacun tenait son rôle. La jeune femme conduisait la voiture et vendait le butin. Lui commettait les cambriolages.
Les deux cambrioleurs pratiquaient toujours le même mode opératoire. Ils cassaient le barillet des serrures. Mais parfois, ils échouaient dans leur tentative en raison de la présence des habitants ou d’un voisin. Face aux juges, le voleur prétexte une consommation excessive de cocaïne et le besoin de se nourrir. Mais au moment d’expliquer les faits, son amnésie contrarie fortement les cambriolés, assis dans la salle. « Les deux prévenus ont agi en vrais professionnels, » assure le ministère public. « Le préjudice n’est pas seulement financier pour les victimes : leur intimité est volée ! »
En défense, l’avocat du délinquant a fait valoir le bac +5 de son client et son état de santé (hépatite C, tuberculose et thrombose à la jambe). Le Russe a été condamné à la peine de 30 mois d’emprisonnement assorti d’un maintien en détention et d’une interdiction du territoire français pendant 5 ans. Sa compagne écope de 12 mois ferme. Elle dort aujourd’hui en prison.