En septembre, des personnes « dites sans-papiers » et leurs soutiens partiront de Marseille, de Toulouse, de Lille, de Rennes, de Strasbourg, de tous nos quartiers, de toutes nos communes et traverseront le pays. « Ces marcheurs convergeront le 17 octobre vers l’Elysée afin de réclamer la régularisation des personnes dites sans-papiers et la fermeture des centres de rétention administrative. Ils manifesteront en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès », explique le collectif de soutien pour les migrants.
Avant de manifester à Paris, Karl et ses amis sont partis du jardin des confluences en direction de la place de Bretagne à Rennes, ce 12 septembre, à bord de trois canots de survie et des kayaks. Ils voulaient dénoncer les conditions de migration des migrants en mer Méditerranée. « Cet événement n’a pas pour but de créer de l’empathie ou de tomber dans du misérabilisme mais bien il est de participer au développement et à la construction d’une conscience politique pour comprendre les fondements de cette déshumanisation et criminalisation de l’étranger. »
Lors de cette opération, les militants ont fait l’objet d’insultes et de menaces de jeunes extrémistes qui ont été interpellés par la police. « Ils sont arrivés en courant sur nous pendant que nous étions en train de tout préparer », convient Karl. « Ils étaient beaucoup plus nombreux que nous, nous avons donc été obligés de nous cacher. C’est à ce moment-là qu’ils ont percé un radeau de survie avec un cutter et ont jeté un kayak et un radeau à l’eau. Quinze minutes après, ils sont retournés sur le pont Schuman pour afficher une banderole raciste. Puis ils sont revenus en courant. Ils nous ont envoyé des pierres, ainsi que sur des camarades sur l’eau en kayak… Malgré tout, notre opération a été une réussite. »