Depuis la fin des vacances de printemps, une décision du rectorat de Rennes provoque un choc dans l’enseignement privé sous contrat : le gel de toutes les nouvelles demandes de suppléance pour les professeurs absents. Cette mesure budgétaire jugée « brutale » plonge les institutions dans l’incertitude.
« C’est la douche froide. À la rentrée, on a eu la surprise de voir au bout de quelques heures les suppléants débarqués par injonction du rectorat », témoigne Youenn Le Ret, représentant de la FEP-CFDT Bretagne sur France Bleu Armorique. Les établissements ont été contraints de les faire sortir, faute de pouvoir officialiser ou financer leur mission.
Cette mesure concerne tous les nouveaux arrêts maladie dans les écoles et collèges catholiques de Bretagne. Seuls les remplacements actés avant les vacances ont été maintenus. Pour les autres, rien, ou presque : les recrutements seront « limités et priorisés » selon des critères croisés, comme les classes à examen ou les zones rurales. Une logique que ne comprend pas Youenn Le Ret qui demande l’abandon pur et simple de cette mesure académique. « J’ai du mal à croire qu’une institution sérieuse comme le rectorat découvre du jour au lendemain qu’elle est allée trop loin. Rien n’a été anticipé. »
Les chefs d’établissement, eux aussi, alertent. À Saint-Vincent, à Rennes, Benoit de Parscau, proviseur, s’inquiète dans un courrier envoyé aux parents. « Cette situation est préoccupante et contraire aux priorités du Ministère de l’Éducation nationale qui reconnaît le remplacement des enseignants absents comme un enjeu essentiel. En tant que chef d’établissement catholique, je tiens particulièrement à garantir aux élèves une continuité dans leurs apprentissages. »
Et de préciser : «ce choix unilatéral compromet gravement notre capacité à organiser les enseignements de manière optimale, surtout si nous devions faire face à de nouvelles absences professorales d’ici à la fin de l’année. Nous mettrons tout en œuvre pour limiter autant que possible les conséquences de cette mesure sur l’instruction de vos enfants. » Le rectorat invoque une contrainte budgétaire. Il serait déjà au-delà des autorisations de recrutement accordées pour l’année scolaire. D’après nos informations, les remplacements seront décidés au cas par cas, selon les marges restantes.
