Olivier Chasle est un réalisateur rennais indépendant. Une fois de plus, il s’impose comme une voix singulière et sensible du documentaire social. Avec Pour que justice soit faite, il traite avec une rare humanité la question de la maltraitance des enfants, sans jamais tomber dans le piège du sensationnalisme. Son film de 52 minutes donne la parole à trois professionnels engagés ensemble en première ligne : Cécile Péronnet, gendarme ; Martine Balençon, pédiatre et experte auprès des tribunaux et Stéphane Cantéro, avocat général à la Cour d’appel de Rennes.
Dans l’intimité de leur quotidien — dans leurs bureaux, leurs maisons ou en voyage — la caméra du réalisateur capte leurs doutes, leurs angoisses et leur résilience. Avec pudeur, et parfois même une pointe d’humour, il interroge la force intérieure qui pousse les trois professionnels à continuer malgré tout. Malgré la dureté de leur quotidien, Olivier Chasle montre comment ils réussissent à poursuivre leur mission et comment ils retrouvent leur équilibre psychologique dans une passion : la musique pour Stéphane Cantéro, le sport pour Cécile Péronnet, et la peinture pour Martine Balençon.
Sans jamais exposer directement les violences, son film Pour que justice soit faite révèle l’ampleur de l’innommable à travers des détails chargés de sens : une salle d’audition exiguë, des silences de douleur et des mots difficiles à entendre. Plus qu’un autre, le cinéaste sait décrire l’horreur tout en pudeur ; peut-être parce qu’il n’est pas à son premier coup d’essai. Depuis quelques années, sa caméra est au service de fortes personnalités comme dans Nuit blanche ou encore Lou de mer où il raconte la vie de femmes médecins aux urgences pédiatriques ou l’amitié de « voileux ».
Diffusé sur France 3 Bretagne et France 3 Normandie, Pour que justice a été présenté en avant-première, lors de la Journée internationale des droits de l’enfant, dans l’amphithéâtre de l’école de la Santé, ce mercredi 20 novembre. En France, 10 % des enfants et adolescents subissent encore des violences physiques, sexuelles ou psychologiques, quelles que soient les catégories sociales. Chaque année, plus de 50 000 jeunes victimes sont recensées dans notre pays. Diffusion : jeudi 28 novembre à 22 h 50 sur France 3, Bretagne et France.tv.