Le département d’Ille-et-Vilaine, sous la présidence de Jean-Luc Chenut, a annoncé sa décision de quitter le réseau social X (anciennement Twitter), d’ici la fin du mois de janvier 2025. « X, qui n’a de social que le nom, atteint aujourd’hui un niveau de toxicité qui n’est plus acceptable », a déclaré Jean-Luc Chenut, dans un communiqué envoyé à notre rédaction.
La collectivité pointe du doigt l’absence de modération de X, la prolifération de discours haineux et violents, ainsi que la mise en avant de contenus extrémistes et climatosceptiques. « Cette dérive est incompatible avec les valeurs du département d’Ille-et-Vilaine, promues à travers les 3 piliers fondateurs du projet de mandature : égalité des droits et des chances, solidarités et transitions », indique Jean-Luc Chenut.
Porte-parole de Nouvelle Énergie 35, Victor Roulet a exprimé des réserves quant à ce choix. « À une époque où les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la démocratie participative, la décision de supprimer les comptes X de la collectivité suscite une vive inquiétude », a-t-il commenté. Selon lui, X demeure une plateforme essentielle pour le débat et l’information en temps réel. « En se retirant de cet espace, le Département renonce à dialoguer directement avec les citoyens, à confronter des idées dans un cadre ouvert et à répondre de manière transparente aux interrogations et critiques. Cette position semble aller à l’encontre de l’idéal démocratique et de la liberté d’expression que devrait promouvoir une institution publique. »
Pour l’heure, d’autres responsables socialistes, comme la maire de Rennes, continuent d’utiliser activement X pour leurs communications officielles. « Cette décision traduit-elle un désaccord au sein du PS ? » interroge Victor Roulet. Pour Nouvelle Énergie 35, l’abandon de X n’est pas la solution. « Fuir un espace de débat public n’est pas une réponse aux défis de modération ou à la polarisation des discours », estime Victor Roulet. Au contraire, il serait essentiel d’y faire entendre des voix responsables. «Plutôt que de se retirer, les élus ont le devoir d’investir ces espaces pour défendre leurs idées et répondre aux attentes des citoyens. Nous reconnaissons les limites de X, comme les propos haineux et extrémistes, et les enjeux de modération. Ces problèmes doivent toutefois nous pousser à améliorer collectivement le climat des réseaux sociaux, au lieu de les abandonner. »
En réponse, le département affirme vouloir privilégier des canaux alternatifs, comme LinkedIn, Instagram et Facebook, ainsi que ses sites web et supports papier. « Sans faire preuve de naïveté à l’égard d’autres réseaux sociaux », le président Jean-Luc Chenut souhaite des échanges respectueux et constructifs pour répondre aux attentes des populations. Entre rejet des dérives numériques et nécessité de rester connecté aux citoyens, le cas de l’Ille-et-Vilaine pourrait bien lancer un débat national sur la responsabilité digitale des collectivités.