Ce 11 février, Zélia, 55 ans, rentrait chez elle lorsqu’elle a été touchée par un tir de carabine à plomb. Elle ne savait pas encore qu’un adolescent de 15 ans, posté à sa fenêtre et debout sur son lit, s’amusait à viser des passants à Rennes, dans le quartier Saint-Hélier. Sa fille, Asia, raconte avec émotion l’incompréhension, la peur et le choc qui les ont frappées toutes les deux.
Ce midi-là, Zélia était simplement sortie faire quelques courses à Carrefour. Elle empruntait son chemin habituel, le pont Saint-Hélier, descendant vers chez elle en direction de Chantepie. « Elle a croisé les policiers », indique sa fille. « Elle a demandé ce qui se passait, Elle a continué à marcher. Et c’est là qu’elle a entendu un petit bruit, paf… Elle a ressenti une douleur dans son bras. »
Sur le moment, Zélia se retourne, regarde autour d’elle, mais elle ne constate rien d’anormal. « Elle a poursuivi son chemin… Deux mètres plus loin, elle a vu son bras saigner. Elle n’a pas compris. » De retour chez elle, Zélia appelle immédiatement sa fille, déconcertée. « Elle m’a dit : je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai quelque chose dans le bras. » Inquiète, Asia lui recommande de se rendre à la pharmacie. C’est là que la situation prend un tournant plus sérieux. « Les pharmaciens lui ont conseillé d’aller directement à l’hôpital ! »
Aux urgences, une radio confirme le diagnostic : un plomb est logé sous sa peau. Il sera retiré sous anesthésie locale. Pendant que sa mère est au CHU, Asia cherche sur Twitter et découvre l’information. « J’ai lu qu’un jeune de 15 ans avait tiré sur des passants avec une carabine. C’est là que j’ai compris que l’on avait tiré sur ma mère ! » Le plus choquant, c’est que cet acte ne serait pas isolé. « Ce n’est pas la première fois que ce garçon est impliqué dans ce type d’incident, nous ont dit les policiers. En juillet dernier, il avait déjà tiré sur un promeneur. »
Aujourd’hui, Zélia est profondément traumatisée. « Elle se repose, mais elle ne veut plus bouger. Elle a peur. » Asia est, elle aussi, encore sous le choc. « Ma mère a passé toute la soirée à l’hôpital, jusqu’à minuit. » Lorsque les deux femmes ont porté plainte au commissariat, elles ont croisé la maman du jeune tireur. « Celle-ci est venue avec son fils, en disant : “Laissez-le sortir, il a 15 ans. » Mais pour Asia, la question est ailleurs. « Ce n’est pas possible… Comment peut-on s’amuser à tirer sur des gens comme ça ? Ma mère a eu de la chance… Mais la prochaine fois, ce sera qui ? »
