Les bouchons rennais sont devenus le sujet du moment. Partout dans la ville, ils sont évoqués par les Rennais parfois avec humour, mais surtout avec agacement. Encore une fois, ils ont fait l’objet d’une intervention de l’opposition, lors du conseil municipal, ce lundi.
Première sur la route de Nathalie Appéré, Carole Gandon, représentante d’En Marche. « Le projet que nous défendons fait la part belle aux transports en commun et aux mobilités douces. Mais notre différence, c’est que nous proposons de faire les choses dans l’ordre. Or, Rennes fait les choses à l’envers en prenant des dispositions contraignantes et punitives pour les automobilistes avant même de disposer d’alternatives « sexy. »
Il y a décalage entre vos critiques répétées contre l’absence supposée de civisme des automobilistes, et votre passif, vous qui avez laissé les piétons, les cyclistes et autres deux-roues coincés derrière des bus diesels vieillissants et ultra polluants pendant de si longues années. » Carole Gandon à Nathalie Appéré.
Certaines solutions seraient pourtant sur la table depuis de nombreuses années. « Je pense par exemple à la circulation sur les bandes d’arrêt d’urgence, évoquée sur l’axe Rennes-Nantes depuis un reportage de France 3 Bretagne datant de décembre 2016 ! Cette lenteur est impardonnable. » Selon En Marche, le seul moyen de décongestionner durablement la rocade est d’installer des « parcs relais de grande capacité en extra-rocade », de créer une ligne de bus circulaire entre les communes et des navettes ultra-rapides vers les terminus de métro. « Ces mesures pourraient être prises en attendant de réaliser le prolongement du métro hors rocade, dans un premier temps vers Saint-Jacques et Chantepie puis dans un horizon plus lointain jusqu’à Pacé et Thorigné, en aérien pour en limiter les coûts. »
Vous faites la guerre aux automobilistes mais de l’autre vous financez la reconversion du site de la Janais qui n’est autre… qu’une usine de voitures ! Voiture propres donc mais voitures quand même ! » Carole Gandon.
Demandant aussi de sécuriser toutes les pistes cyclables existantes, Carole Gandon attend des élus une adaptation de leurs politiques aux besoins des citoyens. « L’arrivée de la ligne B ne résoudra pas nos problèmes d’un coup de baguette magique. Il faut réagir et vite. » Même inquiétude de la part de Charles Compagnon, porte-parole du centre-droit. « Rennes, n’a jamais connu autant d’embouteillages que ces dernières semaines. A l’heure où des experts des modèles urbains et des mobilités travaillent à améliorer les flux de circulation, notamment à l’aide de l’intelligence artificielle, à Rennes la majorité travaille à créer des bouchons pour décourager les automobilistes de prendre leur voiture. Sans aune distinction de celui qui peut s’en passer et celui qui n’a pas le choix. C’est la fameuse politique de la contrainte : c’est-à-dire dégouter, décourager, écœurer les gens de prendre un véhicule à 4 roues. »
Mais pour Charles Compagnon, cette politique de la contrainte engendre deux résultats catastrophiques pour la ville : l’allongement du temps d’intervention des véhicules de secours et les visiteurs désespérés par ces embouteillages moins nombreux dans le centre-ville. « C’est la ville de demain que nous devons collectivement construire en anticipant et en encourageant les progrès techniques et industrielle en matière de mobilité », précise Charles Compagnon. « Nous souhaitons des aménagements pour les mobilités électriques, l’installation des premières bornes à hydrogène et l’utilisation de l’Intelligence artificielle sur la gestion des feux et des congestions. Voici un exemple de ce que nous proposons. La mutation des lignes de production de PSA à la Janais en est un autre. » Pas de réponse en revanche de la majorité municipale qui, sans transition, est passée à l’adoption d’une charte sur l’arbre…autre sujet qui fut en son temps polémique dans notre belle cité.