Petit matin brumeux en ce 11 octobre 2021. Devant le Parlement de Bretagne, la famille de Dorian Guéméné (lynché sur un trottoir devant la discothèque L’Espace en juillet 2018) attend l’ouverture des portes. Le père Philippe Gueméné, la mère Carine Servain, les soeurs sont devant la presse. « Nous voulons une peine exemplaire à la hauteur de leurs actes », explique la mère. « On espère une sanction suffisamment lourde pour qu’ils comprennent ce qu’ils ont fait », ajoute le père.
De l’autre côté de la place du Parlement, la famille d’un accusé est regroupée en silence. Elle se refuse à tout commentaire ; tout comme Jérôme Stéphan, l’avocat de Sacha. Non loin, Thierry Fillion, avocat des proches de Dorian, accompagné du ténor du barreau d’Angers, Pascal Rouiller, ose quelques mots. « La qualification des faits en homicide volontaire nous convient et nous espérons qu’elle sera maintenue jusqu’au bout devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine. Les moyens qui ont servi à donner à la mort à Dorian nous paraissant correspondre en tout point à cette dénomination pénale. »
Un à un, les membres de la famille de Dorian entrent dans le parlement. Ils sont suivis par les jurés, les avocats, la presse et les proches des prévenus. Bien vite, ils rejoignent la salle dorée de la Cour d’assises, après la traditionnelle fouille d’usage. Devant eux, les prévenus masqués sont déjà assis dans le box. Ils attendent leur procès. Dans moins de quinze jours, ils seront fixés sur leur sort. Aujourd’hui, la journée sera consacrée à l’étude des personnalités de Sacha R., de Stanislas R., d’Alexandre P., d’Alexis P. et demain de Thomas G et Guillaume C.
La vérité sera-t-elle établie ? « Notre expérience des assises nous rend humble. Je ne sais pas ce que les accusés vont nous dire au cours de ces deux semaines. La famille, Pascal Rouiller et moi-même, espérons que les accusés prennent leurs responsabilités », répond Thierry Fillion.