Qu’en est-il de la sécurité en Ille-et-Vilaine ? « Notre département est sûr », explique Emmanuel Berthier, préfet d’Ille-et-Vilaine. »Il est épargné par la délinquance de masse. » En 2021, 43 000 faits ont été enregistrés, soit une augmentation de 5, 4 % par rapport à 2020 et de 1 % par rapport à l’année de référence de 2019 (39 faits pour 1000 habitants).
Baisse des atteintes aux biens, croissance des atteintes aux physiques
Comme partout ailleurs, la délinquance évolue différemment depuis quelques années dans notre département. « Les atteintes aux biens poursuivent leur baisse (- 2, 59 % par rapport à 2020 et moins 19 % par rapport à 2019 », assure le préfet. En revanche, les atteintes physiques poursuivent leur hausse, (+ 7, 7 % par rapport à 2020). Mais cette augmentation s’explique aisément par la prise en compte ces dernières années des violences sexuelles (+17, 33 %) et des violences intra-familiales ( +6, 5 %). « Les victimes n’hésitent plus à porter plainte », confie le procureur de la République, Philippe Astruc. « En 2017, le département enregistrait 2283 faits dans ce type de violences et en 2021, 4303. »
Comme partout en France, la lutte contre les violences faites aux femmes devient une priorité en Ille-et-Vilaine. « A l’automne 2020, 22 partenaires ont signé un schéma départemental déployant 31 mesures comportant quatre axes : l’éducation et la prévention, la prise en compte des victimes, des auteurs (prévention de la récidive) et des enfants mineurs », confie le préfet. « Nous avons ainsi augmenté le nombre de places d’urgences pour l’accueil des femmes victimes (45 dont 14 créées en 2021). Dix nouvelles places seront créées en 2022. En janvier 2021, le département a aussi ouvert un centre de prise en charge des auteurs des violences, porté par l’Association d’insertion sociale. Ce dispositif a déjà révélé son utilité. Il a pris sous sa coupe 31 auteurs de violences. »
De plus en plus d’escroqueries
Autre phénomène : l’augmentation forte des escroqueries et des infractions financières (+ 15, 6 % par rapport à 2020), liée en particulier à la cyber criminalité. « Nous avons un basculement vers ce type de délinquance », assure le colonel de gendarmerie, Sébastien Jaudon. « Il est désormais plus facile de voler sur internet que d’aller dans une banque. C‘est la délinquance de demain. Cela nous impose de nous adapter, d’envoyer des personnes en formations. » Mais le bilan de la sécurité ne serait rien sans les stupéfiants. « C’est une mobilisation de tous les instants des forces de la sécurité intérieure, sous l’autorité de la justice », assure Emmanuel Berthier. « Notre engagement est fort et collectif. Il se traduit par une double action en direction des trafiquants pour contrarier l’offre et en direction des consommateurs pour peser sur la demande. »
Contre ce trafic en hausse (+ 32 % en 2021), le préfet met en avant les saisies, les amendes forfaitaires délictuelles contre les usagers et la stratégie de déstabilisation de points de deal (72 opérations en 2021). Dans le cas particulier de Rennes, la police a recensé plus d’une trentaine de points de deals, particulièrement dans le Sud de Rennes. Elle y mène des opérations de surveillance et de « retrait des véhicules de cache » dans les parkings ariens de Villejean et de Blosne, d’après les informations données par la commissaire Nathalie Frèche.
Infos + : Les violences dites « crapuleuses » sur la voie publique (agressions physiques) sont en baisse dans les zones de police. A Rennes, on connaît toutefois un rebond en fin d’année avec le retour ce que l’on appelle traditionnellement les mineurs non accompagnés dans l’hyper centre.