La préfecture et la mairie de Rennes pensaient en avoir fini avec les campements de migrants. Après l’évacuation des parcs des Hautes-Ourmes, de Saint-Cyr et du square de la Touche, ils espéraient un retour à la normale. Que nenni ! Le gymnase de l’école de l’Ille, derrière les Horizons, est désormais occupé par 43 personnes, dont 17 enfants (sources : Utopia 56) depuis le 7 novembre. « Si une famille guinéenne sous statut de réfugiés a obtenu une solution d’hébergement, trois autres sont depuis arrivées », expliquait Olivier, coordinateur de l’association Utopia 56. « Il est temps d’agir, les réponses pérennes doivent être trouvées. »
Lundi, il y avait 20 personnes, aujourd’hui, le chiffre a doublé, » convient Olivier.
Dans le courant de l’après-midi du 8 novembre, la police municipale avait évoqué une évacuation ce jour. Mais ce soir, les exilés étaient présents dans les locaux. « Le contexte est particulier, » ajoute Olivier. « À l’exception de deux ou trois personnes en situation irrégulière, la plupart des gens sont en demande d’asile. Parmi eux, un père de famille avec trois enfants est titulaire d’un titre de séjour. »
Fort heureusement pour eux, les occupants disposent d’eau et d’électricité. « Ils profitent de la générosité des voisins et des différents collectifs. On fait vraiment avec les moyens du bord. » Malgré la requête de l’association Utopia 56, la mairie n’a pour l’heure pas fourni de conteneurs, de sacs de poubelle et produits d’entretien. « Lundi, nous avons appelé l’élu de permanence, mais depuis personne n’est revenue vers nous. Mais on espère que, même sans nous soutenir de manière évidente, la municipalité ne cherchera pas à évacuer les lieux. » En revanche du côté de la préfecture, ce serait silence total. « Nous l’avons contactée à plusieurs reprises. Nous lui avons même écrit une lettre ouverte. Mais honnêtement, on n’attend pas de nouvelles ! On sait qu’ils n’ont pas envie d’entrer en discussion avec nous.»
Aujourd’hui, nos revendications s’adressent plutôt à l’Etat », confie Olivier.
« Si le gymnase de l’école est aujourd’hui occupé, c’est parce qu’il nous est insupportable de voir les gens survivre, et au risque de mourir, dehors », ajoutait ce soir, l’interorganisation de soutien aux personnes exilées-Rennes. Mais à plus ou moins long terme, la situation pourrait vite devenir complexe à gérer par les autorités. « Les migrants seront probablement rejoints par d’autres. » Beaucoup vont en effet sortir des dispositifs d’hébergement et d’autres sont toujours accueillis dans des établissements rennais. Face à cette situation, l’interorganisation et Utopie 56 appellent le gouvernement et la municipalité à agir conformément à la « tradition d’accueil » de notre pays. Pour aider les expatriés : https://www.facebook.com/profile.php?id=100085748000541 et https://www.facebook.com/utopia56Rennes.
Crédit photo : Olivier Ceccaldi.
