Les glycines reviennent chaque printemps, sans faire de bruit. Ces longues et élégantes lianes aux grappes mauves ou blanches s’invitent à nouveau sur les façades des faubourgs de Rennes, notamment dans les quartiers Sud-Gare ou du Thabor. Elles courent le long des grilles anciennes, s’agrippent aux murs comme pour rappeler aux grincheux que le végétal est tout simplement beau par lui-même !
Importée en Europe au début du XIXe siècle, la glycine s’est rapidement imposée dans les jardins bourgeois et dans les maisons de ville. Elle aime le soleil, les murets bien orientés, et surtout, le temps, dit-on chez les jardiniers expérimentés. Car oui, pour qu’elle fleurisse ainsi, il faut de la patience. C’est peut-être ce qui la rend si précieuse aujourd’hui.
« Une glycine, c’est une promesse tenue au ralenti », écrivait Colette. En se promenant dans Rennes, on comprend ce qu’elle voulait dire. Ces grappes, ces parfums sucrés sont tout, sauf un décor. Dans un paysage urbain de plus en plus bétonné, où chaque espace libre semble convoité par les pelleteuses, elles jouent les irréductibles, en grignotant des centimètres carrés sur le territoire des promoteurs.
Mais dans ce concert de bonnes nouvelles printanières, les cerisiers japonais ont déjà perdu leurs pétales roses. Ils n’étaient là que pour quelques jours (comme sur notre photo, ci-dessous). Mais heureusement les glycines – moins spectaculaires sans doute – restent encore un temps. Et si on écoutait enfin ce que disent les murs fleuris de nos maisons.
