« Nathalie Appéré n’est pas apparue ! », regrette un patron de bar. « Juste un petit geste de notre maire de son balcon aurait été le bienvenu. » Pourtant, à partir de 17 heures, les 300 patrons de bar ont fait du bruit, cet après-midi 30 septembre, devant l’hôtel de ville de Rennes, à l’appel du collectif « On va tous trinquer ». Ils brandissaient de nombreuses pancartes et tapaient à tour de bras sur des casseroles.
Durant de nombreuses minutes, le joyeux tintamarre a égayé la place de la Mairie, un brin tristounette, sous un petit crachin breton. Il a mis du baume au coeur à une profession aujourd’hui obligée de fermer à 22 heures pour cause de Covid-19. « Je sens beaucoup de peur, de mauvaises tensions » faisait remarquer Cyril, le patron de l’Aviation (rue de Lobineau). « Je ressens beaucoup de personnes excédées. Mais je veux rester confiant parce que les gens se bougent beaucoup plus », ajoute-t-il.
Tout au long de la manifestation, de nombreux Rennais sont venus spontanément saluer les patrons de La Cabane, de la Paix, du Tiffany’s, du P’tit vélo, de l’Ambassade, de la Reine du Bal et de bien d’autres encore. « On va trous trinquer ! », affirmait un passant. Dans la soirée, une délégation de représentants devait être reçue ce soir par la maire de Rennes. Pour tout savoir sur leur collectif.
Dernière minute : les patrons de bar seront reçus en préfecture en présence de l’Agence régionale de santé.
[…] Lundi soir, le premier ministre Jean Castex a annoncé la fermeture des discothèques pour quatre semaines à partir de ce vendredi. C’est un nouveau dur pour les gérants de ces établissements. Au-delà des boites de nuit, c’est l’ensemble de l’événementiel qui se dit touché par les mesures gouvernementales. “Depuis quelques jours, des pots de départ, des apéritifs, des fêtes de fin d’année et de nombreux évènements festifs sont annulés “, précise l’un d’eux. Pour protester contre la décision du gouvernement, le collectif rennais On va tous trinquer sort à nouveau de son silence dans un communiqué publié sur sa page Facebook. “Aujourd’hui, les discothèques sont les premières victimes, demain, nous serons tous concernés”, explique-t-il. “Depuis deux ans, nous supportons pourtant fermetures, jauges, couvre-feu et stigmatisation. Nous, cafés, hôtels, restaurants, traiteurs et discothèques, refusons d’être de nouveau les victimes de la gestion de cette crise.” Le collectif donne rendez-vous ce vendredi, à 18h, place de la Mairie et invite à ressortir les casseroles pour dire stop. Il y a un an, une manifestation du collectif avait eu lieu devant la mairie. […]