Jeudi 10 avril, l’université Rennes 2 accueillera une conférence intitulée « Palestine : le droit international à l’épreuve de l’impunité », avec comme invitée Rima Hassan. L’événement, organisé par l’Union Pirate, syndicat étudiant actif sur le campus de Villejean, est prévu à 18 h dans l’amphithéâtre B8. Née en Syrie, Rima Hassan fonde en 2019 l’Observatoire des camps de réfugiés, ONG consacrée à la protection et à l’analyse des conditions de vie dans ces zones. En 2023, elle lance le collectif Action Palestine France et s’engage en politique dans le cadre des élections européennes. Elle est aujourd’hui, militante de la cause palestinienne et eurodéputée depuis juin 2024 sur la liste de La France Insoumise.
Mais sa venue à Rennes 2 ne fait pas l’unanimité. Plusieurs élus et figures locales et nationales de droite dénoncent sa présence sur un campus public. Parmi eux, le conseiller régional d’extrême droite Gilles Pennelle s’en est vivement pris à l’université. « Rennes 2 n’est plus un lieu d’apprentissage du savoir et de l’excellence. Elle est squattée en permanence par l’extrême gauche qui en a fait une ZAD où elle déverse son antisémitisme et sa haine de la France ! Que fait le président de l’université ? Que fait le recteur ? Que fait e Président du Conseil Régional ? Le gouvernement ? Ils ont tous capitulé devant les violences, les destructions et la violation des lois de la République ! »
Des élus de droite à Rennes s’indignent également. « Nous nous opposons à la venue inadmissible de Rima Hassan », indique Thomas Rousseau, candidat aux municipales. « Cette élue qui qualifie les attaques du Hamas de “légitimes”, banalise la haine. Poursuivie pour apologie du terrorisme, elle n’a pas sa place dans une université publique qui doit rester neutre idéologiquement et respectueuse de nos valeurs républicaines. »
Et Thomas Rousseau de continuer. « Après avoir été le théâtre de dégradations odieuses, Rennes 2 a surtout besoin d’apaisement, notamment en période électorale pour ses étudiants : comment accepter une telle venue dans un contexte qui demande neutralité ? Alors que d’autres établissements comme Sciences Po ou Strasbourg ont déjà annulé ses conférences, Rennes 2 doit à son tour refuser de servir de relais à de tels discours. Sa présidence doit immédiatement prendre ses responsabilités et renoncer à ce déplacement. »
Même son de cloche chez Charles Compagnon, leader de l’opposition rennaise. « Ce qui se joue ici : acceptons-nous que nos universités se transforment insidieusement (ou explicitement) en permanence politique et militante ? Ou souhaitons-nous protéger ces lieux de savoir, de transmission et d’émancipation de toute dérive communautariste et d’instrumentalisation politique ? La politique à sa place à l’université…mais dans un cadre qui garantisse pluralisme, contradictoire et rigueur scientifique. Je le répète, face à ces dérives, nous appelons à une vigilance accrue et à une réaffirmation sans ambiguïté des principes qui fondent l’université : la transmission du savoir, la confrontation respectueuse des idées et la garantie de conditions d’études dignes pour tous les étudiants. Il est de notre responsabilité collective de ne pas céder sur ces principes et d’exiger que ces valeurs soient pleinement restaurées. » À l’heure actuelle, l’université Rennes 2 n’a pas réagi publiquement à ces critiques.
Infos + : «Mme Hassan, qui s’exprime régulièrement en des termes ambigus voire complaisants à l’égard des crimes terroristes du Hamas – organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne – contribue à propager une idéologie de haine qui fracture notre société», précise Victor Roulet (Nouvelle énergie).