Quand un entraîneur démissionne d’un club de Ligue 1, ce n’est jamais sans raison ! Ce matin, le journal Ouest-France a tenté d’en comprendre les raisons dans un article signé par le journaliste Aymeric Vigier. Il évoque un « mercato à contre-sens », une réoganisation du centre de formation », « une démission vite acceptée » et une « absence de soutien de la part de Florian Maurice pour Stéphan. » Bref, le quotidien fait son travail dans un contexte où il n’est pas toujours facile de décrocher quelques informations auprès d’un service de communication ficelé et d’un club se méfiant à raison ou à tort des journalistes !
Mais l’article a au moins le mérite de faire réagir le président bien silencieux Nicolas Holveck depuis le départ du désormais ex-coach rennais. « Je le regrette mais je suis dans l’obligation de réagir à des articles publiés ce matin dans Ouest-France qui contiennent de nombreuses contrevérités », explique le président dans un communiqué. « Comme Florian Maurice et nos actionnaires, j’ai toujours soutenu Julien Stéphan même dans les périodes les plus difficiles. Nous avons tous tenté de le faire revenir sur sa décision jusqu’au bout. La semaine dernière, j’ai communiqué précisément sur les raisons de sa démission. Julien en a fait de même de son côté. Il n’y avait aucune divergence dans nos propos. Je l’ai eu encore au téléphone ce matin. Il était lui aussi fortement irrité par ces contrevérités. »
Dès le départ de Julien, la mission du club a été de le remplacer par le meilleur entraîneur possible et le plus rapidement possible. « Le football, c’est prévoir. J’ai toujours une « shortlist » d’entraineurs disponibles. Avec Florian, nous avons immédiatement contacté les candidats et organisé des rendez-vous avec la famille Pinault. À l’issue de ces rencontres, notre choix s’est porté sur Bruno Génésio qui s’inscrit parfaitement dans le projet du Stade Rennais F.C. Notre seul but est désormais d’avancer tous ensemble afin d’atteindre les objectifs fixés en début de saison, à savoir une place européenne. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur un staff de grande qualité. Tous ont été reçus par Florian. Ils travaillent pour mettre Bruno et le groupe dans les meilleures conditions. À ce sujet, des annonces seront faites dans les prochains jours pour préciser les ajustements qui seront effectués. »
Le président dénonce également la fausse information annonçant l’arrivée de Gregory Coupet. « Je peux d’ailleurs vous annoncer la prolongation pour 3 ans d’Olivier Sorin, qui sera actée dans les prochains jours. Quand on connaît l’attachement de la famille Pinault au Stade Rennais F.C., je trouve grotesque de remettre en cause l’identité bretonne du club sous prétexte du changement d’entraîneur. Le club dans son ensemble est profondément ancré dans sa ville et dans sa région. J’assume tous ces choix et apporte à Florian Maurice toute ma confiance et mon soutien. »
On le comprend aisément… Rien ne va plus au Stade Rennais. Outre des résultats en dent de scie, le départ de Julien Stéphan, choyé par les supporters, provoque bien des remous. Il met en valeur des dissensions au sein d’un club pourtant en plein essor. Il montre ô combien les formations professionnelles sont gangrénées par des rivalités personnelles (et politiques) et gèrent aujourd’hui les hommes comme dans les grandes entreprises. De grâce, retrouvons de la dignité, de la bienveillance et laissons aux footballeurs et leurs entraîneurs le soin de jouer sereinement et de contribuer à la joie des supporters.
Loin de nous l’envie de tirer sur une ambulance ! Mais il est grand temps que les clubs de football changent leur politique. Le sport est trop beau pour être livré à des querelles intestines indignes. Le football mérite aujourd’hui des dirigeants proches des préoccupations sportives et humaines. Il n’a pas besoin d’un staff « hors-sol » et loin des supporters. Il y a peu, nous nous étonnions d’ailleurs du manque d’informations à l’égard des abonnés du Stade à qui l’on promettait seulement quelques ristournes sur des maillots… Peut-être qu’aujourd’hui les clubs comme le Stade Rennais doivent s’ouvrir aux supporters et les impliquer un peu plus dans la direction des affaires. C’est peut-être le rôle prochain d’un certain Jacques Delanoë, co-président du Stade Rennais et lui-même bien silencieux dans cette affaire.