Devant l’église Saint-Martin (souvent fermée), au 169 rue de Saint-Malo, la Bigoudène vient de changer de propriétaire. Après quatorze années à la tête de l’établissement, Patricia Doré a passé le relais à une nouvelle gérante, Catherine Mellet. « Je travaillais dans un garage, avec mon mari. Je m’occupais de la compta. Et puis, j’ai eu envie d’autre chose. Un vrai virage ! », raconte Catherine, entre deux éclats de rire et revêtue d’un tablier aux couleurs de la crêperie.
Toujours présente derrière les billigs, Patricia ne sera jamais bien loin. Elle veillera à la bonne cuisson et à la continuité de l’esprit maison. Aux commandes, Catherine a tout repensé en à peine quelques semaines. Elle a repeint les murs, posé des luminaires, installé un petit comptoir et imaginé une entrée isolée pour contrer le froid d’hiver. Tout a été conçu main dans la main avec un peintre local.
Clou du spectacle : la terrasse dans la cour intérieure ! « J’en suis fière », glisse Catherine. Cachée derrière l’établissement, elle séduira les Rennais et les Rennaises à la recherche de lieux insolites. À l’intérieur, l’ambiance est douce, lumineuse, pensée pour que les habitués comme les curieux apprécient la carte accessible, gourmande, avec des plats du jour qui changent quotidiennement.
Jadis, l’adresse s’appelait la crêperie aux chats », explique Patricia. « L’ancienne propriétaire aimait beaucoup les félins. »
Le jour de notre visite, Catherine proposait des paupiettes de veau. Mais ce qui séduit, ici, ce sont les recettes à base de froment et de blé noir. La Bigoudène présente une belle sélection de galettes originales avec bœuf haché et œuf pour l’une, des Saint-Jacques avec fondue de poireaux pour la seconde.
Faites maison, les crêpes ont des noms pleins d’affection : la Enzo, la Jeannette… « Ce sont des clins d’œil tendres à mes enfants, à mon entourage », explique Catherine. Depuis a réouverture, le lieu attire déjà une clientèle fidèle, composée de riverains, de personnels hospitaliers, de bureaux alentour et de quelques âmes errantes. « Il y en a qui descendent de La Rocade, voient qu’il y a une crêperie, s’arrêtent. Et souvent… ils reviennent. »
La farine arrive du moulin de Rimou.
Ouverte tous les midis du lundi au vendredi, ainsi que le vendredi soir, la Bigoudène revendique un rythme de vie à taille humaine. « On est trop vieilles pour bosser le week-end ! », plaisante Catherine. À deux pas de l’église Saint-Martin, on vient ici pour manger, bien sûr, mais aussi pour discuter, rire, et peut-être, un peu, se sentir chez soi. 169 rue de Saint-Malo, Rennes. 02 99 54 21 83. Du lundi au vendredi midi + vendredi soir. Zone bleue pour se garer juste devant
